Votre idée de business est-elle réalisable ?

« Si l'idée n'est pas a priori absurde, elle est sans espoir. » Les propos habiles d'Albert Einstein s'appliquent-ils à votre entreprise ? En d'autres termes : y a-t-il un espoir de traduire votre idée de business géniale en chiffres de vente solides ? Vous pouvez le découvrir grâce à une étude de faisabilité. Cela vous permettra de savoir a) s'il existe un marché pour votre idée, b) si les coûts d'exploitation restent dans les limites, c) si votre modèle économique tiendra la route à long terme et d) si Einstein avait raison.

tanja-hebbrecht-41-fr.jpg Infobulle de l'image : Tanja Hebbrecht Diététicien Affiliée depuis 2013

Cette page résumée pour vous

Votre projet est faisable s’il vous permet de couvrir vos coûts et d’atteindre votre seuil de rentabilité.

  • Une étude de faisabilité bien menée inclut :
    • Une étude de marché approfondie,
    • Une analyse de la concurrence,
    • Un plan commercial structuré,
    • Et un plan financier réaliste. 

C’est une étape clé pour poser les fondations solides de votre entreprise. Prenez le temps nécessaire : c’est un investissement rentable avant même de démarrer.

La faisabilité peut changer

Le coronavirus a été à la fois un glissement de terrain, un tsunami et un ouragan. De nombreux indépendants ont vu leur idée de business initiale devenir soudainement irréalisable en 2020. C'est là qu'il faut être flexible et repenser son idée. Un restaurant étoilé a lancé un service de coursier pour les repas à emporter, une entreprise de métallurgie s'est transformée en constructeur de piscines et d'innombrables commerçants ont créé leur propre webshop. Il s'agit là d'une autre caractéristique typique d'une idée de business forte : elle est malléable et peut se traduire par diverses initiatives fructueuses.

Qu’est-ce qu’une étude de faisabilité pour une entreprise ?

Une étude de faisabilité vise à répondre à une question simple : Est-ce que votre projet peut tenir debout économiquement ?

En d’autres termes, serez-vous capable de générer au minimum le chiffre d’affaires nécessaire pour couvrir vos coûts ? C’est ce qu’on appelle atteindre le seuil de rentabilité (ou point mort en langage économique).

Pourquoi faire une étude de faisabilité avant de lancer son entreprise ?

Une étude de faisabilité d’entreprise vous évite de foncer tête baissée dans un projet risqué. Elle vous permet de :

  • Valider l’existence d’un marché pour votre idée
  • Estimer vos chances de rentabilité à court et moyen terme
  • Prévoir les obstacles financiers, juridiques ou organisationnels
  • Structurer vos actions pour démarrer de manière réaliste et stratégique
  • Convaincre des partenaires ou financeurs grâce à un dossier argumenté

C’est une étape essentielle pour éviter les mauvaises surprises et poser les fondations d’un business solide. En bref, mieux vaut une désillusion sur le papier qu’un échec coûteux dans la réalité.

Cette faisabilité diffère pour chaque idée. L'entreprise milliardaire Netflix a d'abord plongé dans les dettes pendant des années avant de rencontrer leur succès. Le coffee shop du coin ne peut pas se permettre ce scénario. Les principaux enjeux sont toutefois les mêmes dans les deux cas. L’idée séduira-t-elle ? Et si c'est le cas : êtes-vous organisé pour faire face à la demande ?

Les experts parlent donc de faisabilité externe et interne.

  1. Pour la faisabilité externe, vous examinez le marché de votre produit ou service. Y a-t-il encore une place pour vous ? Pouvez-vous dompter la concurrence ?
  2. Pour la faisabilité interne, vous regardez dans votre propre jardin. Êtes-vous équipé pour réaliser votre chiffre d'affaires ? Êtes-vous au bon endroit ? Avez-vous assez de personnel ?

La faisabilité évolue avec le temps

Les circonstances extérieures, comme une crise sanitaire, une évolution du marché, ou un changement technologique, peuvent bouleverser vos plans. De nombreux indépendants ont vu leur idée de business initiale devenir soudainement irréalisable en 2020. C'est là qu'il faut être flexible et repenser son idée. Un restaurant étoilé a lancé un service de coursier pour les repas à emporter, une entreprise de métallurgie s'est transformée en constructeur de piscines et d'innombrables commerçants ont créé leur propre webshop. Il s'agit là d'une autre caractéristique typique d'une idée de business forte : elle est malléable et peut se traduire par diverses initiatives fructueuses.

Moralité : une bonne idée d’entreprise est aussi une idée adaptable. Et une étude de faisabilité bien faite vous aide à anticiper ces besoins d’ajustement.

Quelles sont les étapes clés pour réaliser une étude de faisabilité ?

Pour vérifier si votre projet est viable, une étude de faisabilité suit plusieurs étapes structurées. Vous mettez votre idée à plat à travers une étude de marché, une analyse de la concurrence, et la construction d’un plan commercial et financier.

Étape 1 : Comment définir précisément le périmètre de votre projet ?

Avant toute analyse, commencez par clarifier ce que vous souhaitez concrètement réaliser. Est-ce une création d’entreprise complète ? Le lancement d’un nouveau produit ? Une diversification d’activité ?

Formulez votre projet le plus précisément possible, en identifiant :

  • L’objectif poursuivi,
  • Les besoins auxquels vous répondez,
  • La cible visée,

Cette première étape vous évitera de vous disperser. C’est aussi l’occasion de poser des objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporels) pour évaluer votre faisabilité avec méthode.

Étape 2 : Réaliser une étude de marché solide

Une bonne idée ne suffit pas si elle ne trouve pas son public. C’est pourquoi l’étude de marché est au cœur de toute étude de faisabilité. L’objectif est de vérifier s’il existe une vraie demande pour votre offre, et de mieux comprendre votre futur environnement commercial.

Posez-vous les bonnes questions :

  • Qui sont vos clients potentiels ?
  • Quels sont leurs besoins, leurs attentes, leurs freins ?
  • Quel est leur budget ? Leurs habitudes d’achat ?
  • À quels moments et sur quels canaux pouvez-vous les atteindre ?

Décrivez aussi précisément que possible le profil de votre groupe-cible :

  • S'agit-il de particuliers, d’entreprises, ou des deux ?
  • Quelles sont leurs caractéristiques démographiques (âge, sexe, profession…) et géographiques (région, pays, zone urbaine/rurale) ?
  • Quels canaux utilisent-ils pour s’informer ou acheter ? (Si vous visez une clientèle étendue, une présence en ligne (site ou boutique e-commerce) devient souvent incontournable.

Conseil : interrogez directement des personnes de votre cible. Enquêtes, questionnaires, observations de terrain… Ces retours concrets sont souvent plus révélateurs que les hypothèses sur papier.

Attention à ne pas viser trop large !

Votre groupe-cible ne peut pas être « tout le monde ». Comme le disent les marketeurs (parfois autour d’une bière) :« Si vous voulez parler à tout le monde, vous ne parlerez à personne. » Plus vous dressez un portrait précis de vos clients idéaux, plus vous serez capable de :

  • Comprendre leurs attentes,
  • Déterminer les bons canaux de communication,
  • Et construire une stratégie marketing pertinente et ciblée.

Affinez votre connaissance client : mettez-vous à sa place

Après la première segmentation standard, vous passez aux traits de personnalité. Qu'est-ce qui empêche vos clients de dormir la nuit ? Quels sont les besoins auxquels ils sont confrontés ? Que font-ils pendant leur temps libre ? Quel budget peuvent-ils dépenser ? Qu'est-ce qui stimule ou limite leur pouvoir d'achat ?

Un conseil : discutez avec des personnes de votre groupe-cible pour obtenir des réponses à ces questions. Vous serez étonné de voir à quel point une telle étude de marché auprès de celui-ci s’avère instructive. Continuez avec les questionnaires jusqu'à ce que vous connaissiez la réponse à des sujets brûlants tels que :

  • Votre idée de business, votre produit ou votre service est-il attrayant ?
  • Votre groupe-cible souhaite-t-il payer le prix que vous avez en tête ?
  • Vos clients préfèrent-ils acheter dans un webshop ou dans un magasin physique ?

Étape 3 : Identifier et analyser vos concurrents

Une bonne étude de faisabilité ne se limite pas à la demande : elle doit aussi évaluer l’offre déjà existante. Autrement dit : qui sont vos concurrents, que proposent-ils, à quel prix, et que pouvez-vous faire différemment ?

Analysez :

  • Leur positionnement (bas prix ? haut de gamme ?)
  • Leurs canaux de distribution
  • Leurs forces et faiblesses
  • Les opportunités ou failles laissées sur le marché

Suivez le conseil du général chinois Sun Tzu : « connais ton ennemi ». Analysez l'offre, les prix et les services de vos concurrents. Quelles sont leurs forces et leurs faiblesses ? Offrent-ils des services auxquels vous n'aviez pas pensé ? Demandez-vous également ce que la concurrence ne fait pas. Peut-être voyez-vous une ouverture dans le marché, où vous pouvez vous lancer.

Une analyse de la concurrence n'est jamais facile, mais toujours utile. Voici un outil d'analyse de concurrence intéressant  pour cette étape cruciale.

Devenir indépendant : une réponse à toutes vos questions

En tant qu’indépendant débutant, vous vous posez un certain nombre de questions. C’est tout à fait normal. Pour vous éviter de chercher des réponses, nous avons rassemblé les questions les plus fréquentes sur une seule page. Ensemble, nous effacerons ainsi vos derniers points d’interrogation.

Étape 4 : Élaborer votre plan commercial

En 1967, Philip Kotler a écrit un livre sur le marketing, qui est aujourd'hui considéré comme l'un des meilleurs livres d'affaires de tous les temps. Il y présente les 4 P du marketing : produit, prix, placement et promotion. Plus d'un demi-siècle plus tard, ce quatuor constitue toujours la base d'innombrables plans commerciaux. Ce canon est également extrêmement utile pour vous.

  1. Produit : comment positionner votre entreprise, votre produit ou votre service ? En d'autres termes : pourquoi votre public choisira-t-il votre offre et non celle de la concurrence ?
  2. Prix : combien d'argent voulez-vous obtenir pour votre offre ? Est-il supérieur ou inférieur à celui de la concurrence, et comment le justifiez-vous ?
  3. Placement : où votre produit ou service est-il disponible ? Cela peut être dans un magasin, mais aussi sur Internet. Et de préférence les deux.
  4. Promotion : comment attirer l'attention de votre groupe-cible sur votre offre ? Quels canaux utiliserez-vous pour les atteindre ?

Étape 5 : Votre plan financier

Vous créez une entreprise pour gagner votre vie. Réussirez-vous à atteindre cet objectif ? Vous pouvez le découvrir en rédigeant votre plan financier.

Il sert à répondre à plusieurs questions clés :

  • Combien devez-vous investir au départ ?
  • Quand atteindrez-vous votre seuil de rentabilité ?
  • Aurez-vous besoin d’un prêt ou d’un financement externe ?
  • Pouvez-vous dégager un revenu suffisant pour vivre de votre activité ?

L'élaboration d'un plan financier est un travail considérable. Pourtant, il est essentiel d'y consacrer suffisamment de temps et de travail. En effet, vous prévoyez les obstacles financiers que vous pourriez rencontrer en cours de route.

Un plan financier solide est également un argument convaincant auprès des prêteurs. La banque se basera sur ce document pour décider de vous accorder ou non un prêt ou un crédit de caisse. Après tout, en tant que starter, vous ne pouvez pas encore présenter de chiffres d'affaires concrets, et votre plan financier fait donc office de boule de cristal.

Heureusement, vous ne devez pas construire seul cette pierre angulaire de votre business plan. Pourquoi ne pas demander à votre comptable ? Il vous donnera volontiers de précieux conseils.

Étape 6 : Évaluer la faisabilité technique et juridique

Même une bonne idée, bien positionnée, peut se heurter à des réalités concrètes : contraintes techniques, réglementations, autorisations…

Côté technique :

  • Avez-vous les compétences, équipements ou technologies nécessaires pour produire ou délivrer votre offre ?
  • Y a-t-il des limitations physiques, logistiques ou de production à anticiper ?
  • Faut-il externaliser une partie de votre activité ?

Côté juridique :

  • Votre activité est-elle réglementée ? (professions protégées, normes sanitaires, etc.)
  • Avez-vous besoin de licences, permis ou assurances spécifiques ?
  • Avez-vous validé les conditions légales de votre statut (forme juridique, régime fiscal, etc.) ?

Un conseil : Faites un point rapide avec un expert (juriste ou comptable) selon la nature de votre activité. Cela peut vous éviter des blocages ou des sanctions évitables.

Étape 7 : Valider votre faisabilité et éviter les erreurs classiques

Une étude de faisabilité ne garantit pas le succès de votre entreprise. En revanche, une mauvaise étude peut clairement vous induire en erreur. Pour éviter les faux espoirs ou les déceptions prématurées, voici les principales erreurs à éviter, et les bons réflexes à adopter.

1. Se fier uniquement à son intuition

Avoir une idée brillante, c’est un excellent point de départ. Mais ce n’est pas suffisant. Trop d’entrepreneurs se lancent en pensant que leur concept est forcément bon, simplement parce qu’il leur plaît, ou qu’il a été validé par quelques proches. Malheureusement, cela ne reflète pas la réalité du marché.

À faire : confrontez votre idée à des données concrètes. Réalisez des enquêtes, interrogez votre cible, cherchez des chiffres objectifs (via Statbel, Graydon, votre secteur professionnel, etc.). Bref : validez votre intuition par des preuves.

2. Négliger l’analyse de la concurrence

Beaucoup de porteurs de projet pensent être les seuls à proposer une idée… ou sous-estiment ceux qui sont déjà en place. Pourtant, la concurrence – directe ou indirecte – est toujours présente.

À faire : identifiez vos concurrents, étudiez leurs offres, leurs prix, leurs canaux de distribution, et détectez les manques ou faiblesses à exploiter. Se différencier ne veut pas dire ignorer les autres, bien au contraire.

3. Sous-estimer les coûts

Une erreur fréquente consiste à oublier des dépenses importantes ou à être trop optimiste sur certains postes (communication, équipement, frais de création, assurances, impôts locaux, etc.). Cela crée une fausse impression de rentabilité.

À faire : préparez un budget réaliste, en intégrant tous les postes de coûts, même mineurs. Et prévoyez une marge de sécurité. Un bon plan financier prévoit plusieurs scénarios : optimiste, réaliste, et pessimiste.

4. Surestimer les revenus attendus

Dans l’euphorie du lancement, certains s’imaginent générer un chiffre d’affaires conséquent dès les premières semaines. En réalité, il faut souvent du temps pour trouver ses premiers clients et construire une base stable.

À faire : projetez des revenus progressifs, en tenant compte de la saisonnalité, des délais de paiement, des premiers mois creux. Basez-vous sur des hypothèses prudentes, quitte à avoir une bonne surprise.

5. Penser que votre projet est figé

Le moindre grain de sable ne doit pas tout remettre en cause. Une bonne idée est souvent celle qui peut évoluer, pivoter ou se décliner selon les retours du marché.

À faire : restez flexible dans votre plan. Si l’étude révèle des obstacles, ne jetez pas tout : ajustez, testez une autre cible, modifiez l’offre. La capacité d’adaptation est un véritable facteur de faisabilité.

6. Oublier les aspects juridiques et réglementaires

Vous avez trouvé un concept porteur, mais… avez-vous vérifié s’il est autorisé ? Certains projets échouent parce qu’ils nécessitent des licences spécifiques, des autorisations, ou qu’ils se heurtent à des contraintes légales imprévues.

À faire : informez-vous dès le départ sur les obligations liées à votre activité : code NACE, obligations de formation, normes d’hygiène, permis, etc. Les guichets d’entreprises agréés (comme Xerius) peuvent vous guider efficacement.

7. Travailler dans son coin

Vouloir tout faire seul, c’est courageux… mais risqué. Vous risquez de passer à côté de conseils précieux, ou de vous décourager face à la charge de travail.

À faire : entourez-vous ! Faites-vous accompagner par un comptable, un expert en création d’entreprise, ou rejoignez un incubateur. De nombreuses structures (hub.brussels, UNIZO, UCM, 1819, Smart…) proposent un accompagnement gratuit ou accessible.

Étape 8 : Réévaluez régulièrement

L’étude de faisabilité ne se fait pas qu’avant le lancement. Elle doit évoluer avec le temps. Le marché bouge, les attentes des clients changent, de nouveaux concurrents apparaissent… Ce qui était viable hier peut ne plus l’être demain, et inversement.

Faites donc de cette étude un outil de pilotage, pas un simple exercice ponctuel. En évaluant régulièrement vos hypothèses, vos résultats et les nouvelles opportunités, vous pourrez ajuster votre stratégie, corriger le tir ou pivoter si nécessaire.

C’est cette capacité d’adaptation qui distingue les projets qui durent… des autres.

Quels outils, modèles ou exemples peuvent faciliter la démarche ?

Pour vous simplifier la vie, plusieurs outils et modèles validés peuvent structurer efficacement votre démarche d'étude de faisabilité entreprise :

  • Business Model Canvas : Xerius recommande fortement le Business Model Canvas pour structurer une étude de faisabilité d’entreprise. Il vous aide à clarifier vos segments clients, proposition de valeur, canaux de distribution, flux de revenus, etc. C’est un excellent support pour débuter votre plan commercial.

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