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Devenir indépendant en Belgique : notre guide complet étape par étape

Se lancer comme indépendant, c’est bien plus qu’un simple changement de statut : c’est un vrai tournant dans votre vie professionnelle. Liberté d’organisation, choix de vos clients, gestion de vos revenus… mais aussi nouvelles responsabilités, obligations administratives et démarches à ne pas négliger.

Dans ce guide, vous découvrirez pas à pas comment devenir indépendant en Belgique, de la préparation de votre projet aux premières factures. Bien sûr, nous vous ferons part aussi des aides à votre disposition et de tous les pièges à absolument éviter.

Comprendre le statut d’indépendant

En Belgique, être indépendant signifie avant tout travailler sans devoir des comptes à personne. Vous choisissez vos clients, fixez vos tarifs, organisez vos horaires comme bon vous semble… Sur le papier, cela ressemble au bonheur servi sur un plateau, mais il y a quand même le revers de la médaille, avec son lot de responsabilités qui va avec : facturation, obligations fiscales, démarches sociales, assurances.
Être indépendant, c’est aussi savoir gérer son activité en toute autonomie, de la trésorerie jusqu’aux investissements en équipement, tout en adoptant la meilleure stratégie pour vous développer.

Deux statuts d’indépendants coexistent en Belgique

  • Indépendant à titre principal : Ce statut s’applique lorsque votre activité constitue votre source de revenus principale : pas d’autre emploi ou un emploi à moins de 50 % (avec quelques subtilités pour les enseignants sur lesquelles nous reviendrons plus tard). Il implique le paiement de cotisations sociales dans leur intégralité et donne accès à l’intégralité de la protection sociale des indépendants.
  • Indépendant à titre complémentaire : vous conservez un emploi salarié à temps suffisant (50 % ou 60 % selon les cas) tout en développant une activité indépendante à côté. Les cotisations sont alors calculées uniquement sur les revenus de cette activité, ce qui permet de vous lancer sans piocher dans votre épargne. L’avantage, c’est que vous conservez la protection sociale de votre emploi principal.

Des règles particulières s’appliquent aux enseignants. Vous pouvez avoir le statut d’indépendant principal si vous avez : 

  • Moins de 50 % du temps si vous êtes non nommé à titre définitif
  • Moins de 60 % si vous êtes nommé à titre définitif
  • Moins de 50 % si vous êtes fonctionnaire en dehors de l’enseignement

Avantages et inconvénients du statut d’indépendant

Être indépendant, c’est comme tenir la barre de son propre bateau : vous choisissez la direction, mais c’est aussi vous qui devez naviguer dans la tempête. Pour savoir si ce mode de vie vous correspond, mieux vaut peser le pour et le contre.

Avantages

Inconvénients

Liberté d’organisation : vous fixez vos horaires, vos méthodes de travail et votre rythme.

Revenus variables : nécessité d’anticiper les périodes creuses avec une réserve financière.

Choix des clients et projets : vous sélectionnez ce qui vous motive et correspond à vos compétences.

Charges fixes : cotisations sociales, impôts, assurances… même en l’absence de revenus.

Flexibilité géographique : possibilité de travailler depuis chez soi ou en déplacement.

Responsabilités administratives : facturation, déclarations, suivi des obligations légales.

Développement personnel : montée en compétences, élargissement du réseau, sentiment d’accomplissement.

Moins de sécurité sociale : pas de congés payés, couverture chômage limitée, prévoyance à prévoir.

Le statut d’indépendant attire pour sa liberté et sa capacité à façonner son quotidien à son image. Mais il exige aussi une rigueur financière, une bonne organisation et une capacité à encaisser les imprévus. Si vous êtes prêt à jongler entre ces deux réalités, l’aventure peut être très enrichissante.

Conditions et documents nécessaires

Se lancer comme indépendant ne se résume pas à avoir une bonne idée : il faut aussi remplir certaines conditions et rassembler les bons documents. Voici ce qu’il faut prévoir avant de frapper à la porte d’un guichet d’entreprises.

Conditions de base

Vous devez être majeur et disposer de la pleine capacité juridique, afin de pouvoir conclure des contrats et gérer vos affaires en toute autonomie. Vous devez également résider légalement en Belgique, avec un statut administratif en règle. On a tendance à l’oublier, mais il est indispensable de jouir de ses droits civils, c’est-à-dire de ne pas avoir été condamné par une quelconque décision judiciaire dans le passé.

Les conditions d’accès à la profession

En Belgique, certaines activités ne s’improvisent pas : la loi exige que vous prouviez vos compétences avant de pouvoir les exercer. C’est le cas des professions réglementées : la construction, les soins de santé ou l’horeca. Vous devez obligatoirement avoir un diplôme ou une certification reconnue. Par exemple, si vous voulez travailler en tant qu’électricien, vous devez d’une certification reconnue par SPF économie. Sans cela, vous ne pouvez pas exercer votre activité indépendante légalement.

De plus, pour la plupart des activités commerciales, vous devez démontrer une connaissance de gestion de base. Celle-ci peut être validée par un diplôme, une expérience professionnelle suffisante ou encore via une formation agréée. Cette étape est là pour s’assurer que vous maîtrisez les fondamentaux : établir un budget, tenir une comptabilité, fixer vos prix… bref, gérer efficacement une entreprise.

Valider votre statut d’indépendant avec les bons documents

Avant de vous lancer officiellement, il est important de préparer les pièces qui vous seront demandées par le guichet d’entreprises. Ce sont elles qui permettront de vous identifier, de prouver vos compétences et de donner un cadre légal à votre activité.

Document

À quoi il sert

Carte d’identité en cours de validité

Confirme votre identité et votre droit d’exercer en Belgique.

Preuves de qualification (pour professions réglementées comme expliqué ci-dessus)

Diplômes, certificats ou attestations d’expérience reconnus par les autorités compétentes.

Adresse professionnelle

Localise officiellement votre activité : domicile ou local commercial.

Numéro de compte bancaire professionnel

Sépare vos finances personnelles et professionnelles, figure sur vos documents officiels.

Les étapes pour devenir indépendant

On ne devient pas indépendant en un clin d’œil : on avance étape par étape, du choix de la forme juridique jusqu’aux premières factures. Ce qui suit est un parcours balisé pour créer votre activité en Belgique, sans oublier les points sensibles (TVA, cotisations, autorisations, assurances). L’idée : savoir quoi faire, dans quel ordre, et pourquoi chaque étape compte.

  1. Choisir la forme juridique

    La première grande décision, c’est de déterminer sous quelle forme vous allez exercer votre activité d’indépendant. Deux options s’offrent à vous :

    • L’entreprise individuelle : simple à créer, peu coûteuse, idéale pour démarrer seul. Vous et votre activité ne formez qu’une seule entité juridique, ce qui signifie que votre responsabilité financière est illimitée.
    • La société : plus complexe et onéreuse à constituer, elle sépare votre patrimoine personnel de celui de l’entreprise. Elle est adaptée si vous prévoyez de gros investissements, plusieurs associés et un développement rapide, comme la création d’une start-up avec une levée de fonds.

    Astuce : si vous débutez et que votre activité est modeste, créer son entreprise individuelle est souvent le choix le plus simple. Vous pourrez toujours passer en société plus tard si votre activité grandit.

  2. Préparer un business plan

    Un business plan, ce n’est pas seulement pour convaincre une banque : c’est avant tout votre boussole. Il vous permet de mettre noir sur blanc votre idée, vos objectifs et la manière dont vous allez les atteindre.

    Dedans, on retrouve :

    • Une présentation claire de votre activité et de votre positionnement.
    • Une étude de marché : vos clients cibles, vos concurrents, vos atouts.
    • Des prévisions financières : budget de démarrage, charges fixes, revenus attendus, seuil de rentabilité.

    Même si personne ne vous le demande, prenez le temps de le rédiger. Vous verrez plus clair sur la viabilité de votre projet et vous éviterez les mauvaises surprises lors de la première année.

  3. Passer par un guichet d’entreprises agréé

    C’est la porte d’entrée officielle pour lancer votre activité. Le guichet d’entreprises se charge de plusieurs démarches administratives indispensables :

    • Inscription à la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE) : vous recevez votre numéro d’entreprise, l’« identité officielle » de votre activité qui commence bien par les lettres “BE”.
    • Activation du numéro de TVA : obligatoire si vous dépassez les seuils de franchise ou optez pour le régime assujetti par la TVA (avec la TVA).
    • Affiliation à une caisse d’assurances sociales : pour payer vos cotisations sociales et bénéficier de la protection sociale des indépendants comme avec nous, Xerius.
    • Demande des autorisations nécessaires : par exemple pour vendre de l’alcool ou manipuler des denrées alimentaires.

    Choisir un guichet d’entreprises qui peut tout gérer en une fois vous évitera de courir entre différentes administrations. Chez Xerius, vous pouvez même tout faire en ligne.

    Lancer son entreprise         Devenir indépendant dans une entreprise existante

  4. Ouvrir un compte professionnel

    En Belgique, un indépendant doit disposer d’un compte bancaire dédié à son activité. Il doit être ouvert au nom de votre entreprise (même pour une entreprise individuelle) et figurer sur tous vos documents officiels : factures, devis, conditions générales…

    On ne vous apprend rien d’extraordinaire en vous disant qu’ouvrir un compte professionnel sépare clairement vos finances personnelles de celles pour l’entreprise, ce qui facilite la comptabilité et évite les confusions avec le fisc. En cas de contrôle, l’administration ne pourra pas fouiller dans vos dépenses privées.

    Le deuxième avantage à l’ouverture d’un compte pro, c’est que vous ne passez pas pour une personne qui exerce pour arrondir ses fins de mois, mais pour un vrai expert bien implanté. 

  5. S’affilier à une mutuelle

    En tant qu’indépendant, vous devez obligatoirement être affilié à une mutuelle (ou organisme assureur). Cette affiliation vous permet de bénéficier de l’assurance maladie-invalidité : remboursement des soins, indemnités en cas d’incapacité de travail, couverture pour certaines situations spécifiques (maternité, paternité…).

    Vous devez informer votre mutuelle de votre changement de statut dès que votre inscription comme indépendant est validée auprès du guichet d’entreprise.

    Attention à bien vérifier si vous devez ajuster votre couverture ou souscrire à des assurances complémentaires (hospitalisation, soins dentaires…), ce peut être le cas avec certaines mutuelles.

  6. Souscrire les assurances obligatoires et recommandées

    Un imprévu peut vite mettre à mal votre activité, surtout lorsqu’on débute. Les assurances ne sont pas là uniquement pour “cocher une case” administrative : elles sont votre filet de sécurité en cas de coup dur. Certaines sont imposées par la loi, d’autres sont vivement conseillées pour dormir sur vos deux oreilles.

Type d’assurance

Obligatoire ou recommandée ?

À quoi elle sert

Assurance incendie

Obligatoire (si local professionnel)

Couvre les dégâts matériels causés par un incendie, explosion ou dégâts des eaux.

Responsabilité civile

Obligatoire pour certaines professions

Protège contre les dommages causés à des tiers dans le cadre de votre activité.

Responsabilité civile professionnelle (RC pro)

Recommandée

Couvre les erreurs, omissions ou négligences qui causent un préjudice à un client.

Protection juridique

Recommandée

Prend en charge les frais d’avocat et de procédure en cas de litige.

Revenus garantis

Recommandée

Maintient un revenu si vous êtes en incapacité de travail prolongée.

Obligations administratives et fiscales

Devenir indépendant, ce n’est pas seulement trouver ses premiers clients ou gérer ses projets : c’est aussi s’acquitter de certaines obligations qui garantissent la légalité et la pérennité de votre activité. Cotisations sociales, TVA, impôts, taxes locales… autant de rendez-vous administratifs à ne pas manquer. Avec un peu d’organisation (et parfois l’aide d’un comptable), ces démarches peuvent devenir de simples habitudes, intégrées à votre routine.

Payer ses cotisations sociales

En Belgique, tout indépendant doit verser des cotisations sociales à une caisse d’assurances sociales, comme Xerius par exemple. Ces cotisations financent votre protection sociale : remboursement de soins, allocations familiales, pension légale, indemnités en cas de maladie ou d’incapacité de travail.

Leur montant est calculé en pourcentage de vos revenus nets imposables. La première année (et jusqu’à régularisation), vous payez un minimum légal fixé par l’État. Si vos revenus sont plus élevés que prévu, une régularisation est effectuée.

Bon à savoir : Si vous démarrez doucement, vous pouvez demander une réduction provisoire de vos cotisations. Et si vos revenus sont vraiment très faibles, une dispense totale peut être sollicitée, sous conditions, auprès de l’INASTI.

Le régime de la TVA est-il nécessaire quand on se lance ?

La TVA est incontournable pour la plupart des indépendants en Belgique. Elle s’applique sur vos ventes ou prestations de services et doit être reversée à l’État, après déduction de la TVA que vous avez payée sur vos achats professionnels.

Deux régimes principaux existent :

  • Régime normal (qu’on appelle aussi assujetti) : vous facturez la TVA à vos clients et la déclarez chaque mois ou trimestre.
  • Régime de franchise : si votre chiffre d’affaires annuel ne dépasse pas 25 000 € HTVA, vous pouvez être dispensé de facturer la TVA. En contrepartie, vous ne pouvez pas récupérer la TVA sur vos achats.

Au début, nous vous conseillons d’opter pour la franchise pour simplifier votre gestion d’entreprise et alléger vos prix, surtout si vous travaillez avec des particuliers. Par contre, si vos clients sont majoritairement des professionnels, le régime normal reste souvent plus avantageux pour tout le monde.

Anticiper les impôts, c’est épargner

En tant qu’indépendant, vos revenus professionnels sont imposés à l’impôt des personnes physiques (appelé IPP en Belgique). Concrètement, votre bénéfice net, c’est-à-dire vos recettes moins vos frais professionnels, s’ajoute aux autres revenus éventuels de votre ménage et est soumis au barème de l’impôt.

L’un des supers leviers pour réduire votre base imposable est la déduction des frais professionnels : matériel, abonnement téléphonique, frais de déplacement, assurances… À condition de pouvoir prouver leur lien avec votre activité.

Beaucoup d’indépendants doivent mettre la clé sous la porte quand ils se rendent compte qu’ils doivent payer des impôts trop élevés. Nous vous conseillons de mettre de côté un pourcentage de vos revenus chaque mois pour anticiper votre facture fiscale surprise.

Autres taxes éventuelles

En plus des cotisations sociales, de la TVA et de l’impôt, certaines activités doivent s’acquitter de taxes locales ou spécifiques. Leur montant et leurs modalités varient selon la région, la province ou la commune où vous exercez.

  • Taxe provinciale : souvent calculée en fonction de la superficie de votre local professionnel ou du type d’activité. Certaines provinces, comme la Flandre orientale, appliquent des montants plus élevés que d’autres.
  • Taxe communale : peut concerner l’affichage publicitaire, les terrasses, ou encore certaines autorisations d’exploitation. Exemple, à Bruxelles, une taxe communale sur les enseignes et publicités peut s’appliquer si vous affichez votre nom commercial en façade.
  • Taxes sectorielles : propres à certaines professions (ex. : redevances environnementales, contribution aux chambres professionnelles, taxes spécifiques pour l’horeca…).

Tout savoir des aides pour se lancer en tant qu’indépendant

Se lancer comme indépendant ne veut pas dire avancer seul dans le brouillard. En Belgique, il existe une multitude de dispositifs pour financer, accompagner et former les nouveaux entrepreneurs. Primes régionales, microcrédits, programmes de coaching, formations en gestion… Beaucoup de ces accompagnements peuvent vous faire gagner un temps précieux.

Aides financières

Certaines activités demandent souvent un budget de départ. Vous tombez bien en Belgique, car et il existe plusieurs dispositifs pour alléger la note. Certains sont gérés par les régions, d’autres par des organismes spécialisés dans le financement des petites entreprises. Voici les principaux leviers à connaître : 

Dispositif

Où ?

Ce que ça offre

Prime Airbag

Wallonie

Jusqu’à 12 500 € pour soutenir les nouveaux entrepreneurs.

Primes régionales

Bruxelles

Aides pour aménager un local, acheter du matériel ou lancer un projet innovant.

Subventions sectorielles

Flandre

Financement de formations ou de projets de digitalisation.

Microcrédits (microStart, Crédal)

National

Prêt jusqu’à 25 000 €, accessible même avec peu de garanties.

Réduction / dispense de cotisations sociales

National

Allègement des charges si vos revenus sont faibles ou irréguliers.

Tremplin-indépendants (ONEM)

National

Tester une activité indépendante tout en conservant ses allocations chômage pendant 12 mois max.

Identifier les aides auxquelles vous avez droit peut changer complètement la donne au démarrage. Prenez le temps de vérifier les conditions régionales et nationales, et pensez au cumul possible entre plusieurs dispositifs pour maximiser vos ressources.

Accompagnement et coaching

Partout en Belgique, il existe un réseau d’organismes qui sont là pour vous guider pas à pas, vous éviter les erreurs classiques et vous mettre en contact avec les bonnes personnes au bon moment.

  • Les guichets d’entreprises agréés comme Xerius: souvent le premier point de contact, ils vous orientent dans vos démarches, vous inscrivent à la Banque-Carrefour des Entreprises, activent votre numéro de TVA et vous affilient à une caisse d’assurances sociales.
  • 1819 à Bruxelles : il informe gratuitement sur les démarches, primes et réglementations locales.
  • Incubateurs d’entreprises et start-ups : pour un soutien plus poussé, ils offrent un hébergement, un coaching régulier et un suivi de projet sur plusieurs mois.

Formations pour entrepreneurs

Maîtriser son métier ne suffit pas toujours à faire tourner une entreprise : il faut aussi comprendre la gestion, la fiscalité, le marketing… et ces compétences s’acquièrent. Il existe de nombreuses formations accessibles aux futurs indépendants, certaines étant même obligatoires pour répondre aux conditions d’accès à la profession.

Par exemple, les formations en gestion de base sont un classique : elles couvrent la comptabilité, la fixation des prix, la gestion de trésorerie et les obligations légales. Elles peuvent être suivies auprès d’organismes agréés, en présentiel ou en ligne.

D’autres modules, plus spécialisés, abordent le marketing digital, la gestion de projet, la prospection commerciale ou encore la législation sectorielle. Les guichets d’entreprises, les centres de formation régionaux et certaines organisations professionnelles proposent régulièrement ces sessions.

Ce qui est bon à savoir, c’est que certaines régions remboursent tout ou partie des frais de formation, à condition de respecter les critères d’éligibilité.

Les pièges à éviter quand on devient indépendant

Se lancer comme indépendant, c’est grisant, car on a l’impression de commencer une aventure… mais l’enthousiasme peut vite coûter cher si l’on tombe dans certains travers. Erreurs administratives, mauvaises décisions fiscales, gestion financière approximative : autant de faux pas qui peuvent freiner votre développement, voire mettre en péril votre activité. Voici les bourdes les plus fréquentes et, surtout, comment les éviter dès le départ.

Mélanger finances personnelles et professionnnelles

C’est l’un des pièges les plus sournois : régler un brunch entre amis avec la carte de l’entreprise, acheter un vélo “pour les trajets” mais l’utiliser surtout le week-end, ou déposer vos revenus professionnels sur le même compte que vos virements personnels.

Le problème, c’est qu’en brouillant les pistes, vous compliquez votre comptabilité et vous ouvrez la porte à des discussions interminables avec le fisc pour prouver qu’une dépense est bien professionnelle.

La solution la plus simple qui existe, c’est de séparer clairement vos finances : 

  • Un compte bancaire dédié à votre activité pour les entrées et sorties liées à l’entreprise
  • Un compte personnel pour vos dépenses privées
  • Des virements réguliers de l’un vers l’autre pour vous rémunérer. Cette frontière nette vous épargne bien des tracas… et vous fait gagner en crédibilité.

Choisir le mauvais régime TVA

Au moment de démarrer, le choix du régime TVA peut sembler un détail technique… jusqu’à ce qu’il vous coûte cher. Opter pour le régime normal alors que vous travaillez essentiellement avec des particuliers peut rendre vos prix moins compétitifs. À l’inverse, choisir la franchise alors que vous investissez beaucoup en matériel vous prive de la récupération de TVA sur vos achats.

Ce mauvais choix peut peser lourd sur votre trésorerie et fausser votre calcul de rentabilité dès la première année.

La bonne approche : analyser votre clientèle, vos prévisions de chiffre d’affaires et vos investissements avant de trancher. Et si vous hésitez, demandez conseil à un comptable ou à votre guichet d’entreprises. Un régime adapté, c’est un équilibre entre simplicité administrative et optimisation financière.

Ne pas anticiper le paiement des impôts et des cotisations sociales

Quand les premiers paiements de clients tombent, la tentation est grande de considérer tout cet argent comme disponible. Mais en Belgique, une partie appartient déjà à l’État : vos cotisations sociales et votre impôt des personnes physiques viendront tôt ou tard prélever leur part.

Ne pas anticiper, c’est risquer de se retrouver face à une régularisation salée, sans la trésorerie pour y faire face. Et là, le stress peut vite estomper les papillons dans le ventre des débuts.

Le bon état d’esprit à avoir, c’est de traiter vos impôts et cotisations comme des charges fixes. Dès qu’un paiement arrive, mettez de côté un pourcentage sur un compte professionnel séparé, dédié uniquement à ces obligations de paiement. Ce réflexe simple vous évite les sueurs froides… et les mauvaises surprises au printemps.

Oublier les autorisations et les accès à la profession

Se lancer sans vérifier les autorisations nécessaires, c’est comme démarrer un voyage sans papiers : vous risquez vite d’être arrêté en chemin. Certains métiers sont réglementés et exigent un diplôme, une certification ou un enregistrement spécifique. D’autres nécessitent des permis particuliers, comme l’autorisation de l’AFSCA pour manipuler des denrées alimentaires ou un permis d’urbanisme pour aménager un local.

Ignorer ces obligations peut entraîner des amendes, l’interdiction d’exercer, ou même la fermeture administrative de votre activité.

Avant toute démarche officielle, listez vos besoins réglementaires. Vérifiez auprès de votre guichet d’entreprises et des organismes compétents que vous cochez toutes les cases. Mieux vaut prendre le temps de régulariser en amont que de devoir tout suspendre après coup.

Sous-estimer l’importance des assurances

Tant que tout va bien, les assurances peuvent vous sembler superflues. Mais le jour où un incendie détruit votre stock, où un client vous poursuit pour un préjudice, ou où une maladie vous empêche de travailler pendant plusieurs mois, elles deviennent votre bouée de sauvetage.

Ne pas s’assurer correctement, c’est exposer son activité, et parfois son patrimoine personnel, à des pertes irréversibles. Dans certains cas, c’est aussi se mettre hors la loi si l’assurance est obligatoire.

Vous devez faire la part des choses entre les assurances légales (incendie pour un local, RC obligatoire selon la profession) et celles qui sécurisent votre avenir (RC professionnelle, protection juridique, assurance revenus garantis). Un courtier ou même votre guichet d’entreprises peut vous aider à ajuster votre couverture en fonction de vos risques réels.

Fixer des tarifs trop bas avec des devis et CGV pas clairs

Fixer ses prix au rabais pour attirer ses premiers clients semble une bonne idée… jusqu’à ce que cela devienne la norme et que votre rentabilité s’évapore. Sans devis détaillé ni conditions générales de vente (CGV), vous vous exposez aussi à des malentendus, à des impayés, et à des clients qui demandent “juste un petit extra” sans supplément de prix.

Pour faire simple, vous travaillez plus pour gagner moins, avec en prime des litiges difficiles à trancher faute de cadre contractuel. Ce sera toujours votre parole contre celle de votre client et vous savez qui a souvent raison dans ce genre de situation.

Notre conseil, calculez vos tarifs en tenant compte de vos charges, de votre temps et de la valeur réelle de votre service. Puis, rédigez des devis précis et des CGV claires, signés avant le début de toute prestation. Ce cadre protège à la fois vos revenus et vos relations avec vos clients.

Mauvais choix de forme juridique

Choisir sa forme juridique à la légère peut avoir des conséquences lourdes. Une entreprise individuelle est simple et peu coûteuse à créer, mais engage votre responsabilité personnelle sur l’ensemble de votre patrimoine. À l’inverse, une société (SRL, SA, SC…) protège vos biens personnels, mais implique plus de formalités, de frais et d’obligations comptables.

Se tromper de structure, c’est risquer de se retrouver bloqué pour grandir… ou de voir ses biens personnels menacés en cas de problème.

Ce qu’il serait plus recommandé, ce serait de prendre rendez-vous avec une comptable pour  évaluer vos besoins actuels et vos ambitions à moyen terme. Vous pouvez facilement estimer le capital nécessaire, le niveau de risque, et la complexité administrative que tout cela engendre. 

Retards sur vos déclarations sujets à amendes

Oublier de déposer une déclaration TVA, de remettre votre listing annuel de clients assujettis ou de payer vos cotisations sociales dans les délais peut vite coûter cher. Entre les amendes, les majorations et les intérêts de retard, la facture grimpe rapidement, sans parler de l’image peu professionnelle que cela renvoie.

Au fil du temps, vous pouvez accumuler un sacré boulet : des pénalités inutiles et compliquer votre relation avec l’administration fiscale et sociale.

Pour bien faire les choses, vous devez noter toutes vos échéances dans un calendrier dédié et activez des rappels automatiques. Vous pouvez aussi déléguer cette mission à un comptable, qui se chargera de respecter les délais pour vous. Dans les deux cas, l’objectif est simple : ne jamais laisser une obligation administrative passer à la trappe. 

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