Frais déductibles pour un indépendant en Belgique
Beaucoup d’indépendants pensent pouvoir tout déduire… jusqu’au jour où le fisc leur rappelle que les règles ne fonctionnent pas tout à fait de cette façon. La bonne nouvelle ?
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Vanessa Vloeberghs
Fournisseur dispotifs médicaux
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Beaucoup d’indépendants pensent pouvoir tout déduire… jusqu’au jour où le fisc leur rappelle que les règles ne fonctionnent pas tout à fait de cette façon. La bonne nouvelle ?
Les règles de déduction de frais ne sont pas si compliquées, à condition de savoir exactement ce qui est accepté, à quel pourcentage, et avec quels justificatifs. Voici donc la liste claire et à jour des frais professionnels déductibles en Belgique avec exemples à l’appui pour vous éviter les mauvaises surprises.
En Belgique, les frais professionnels déductibles permettent d'optimiser le revenu imposable des indépendants. Trois critères essentiels : lien direct avec l'activité, proportionnalité et justificatifs valides. Certains frais sont déductibles à 100% (cotisations sociales, matériel professionnel), d'autres partiellement (69% pour les repas d'affaires, pourcentages variables pour les véhicules selon leur motorisation).
Un frais professionnel est une dépense que vous engagez pour exercer votre activité et générer des revenus. Pour être déductible, il doit répondre à 3 critères :
Un ordinateur utilisé pour gérer vos clients est déductible à 100%, car il fait partie intégrante de votre matériel de travail. Un téléviseur pour votre salon, même si vous y regardez parfois des tutoriels, ne l’est pas. Ne vous inquiétez pas, nous allons rentrer plus en détail sur ces subtilités de déduction plus en détails dans ce guide.
Bonne nouvelle : certains frais passent intégralement en charges professionnelles. Pas de calcul compliqué, pas de prorata : si la dépense respecte les critères fiscaux, vous pouvez déduire 100 % de son montant.
Ces frais concernent surtout ce qui est indispensable à votre activité : vos cotisations sociales, les assurances qui vous protègent, ou encore le matériel dont vous avez besoin pour travailler au quotidien. Voici un tableau récapitulatif qui résume tous ces frais :
|
Type de frais |
Exemples |
Conditions |
Justificatif |
|---|---|---|---|
|
Cotisations sociales |
Cotisations trimestrielles à votre caisse sociale |
Payées à une caisse agréée, dans les délais légaux |
Attestation annuelle de la caisse |
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Assurances professionnelles |
RC professionnelle, assurance revenu garanti, protection juridique pro |
Couvrir uniquement un risque professionnel, prime payée dans l’année fiscale |
Attestation ou facture annuelle |
|
Matériel et équipements professionnels |
Ordinateur, appareil photo, outils spécialisés |
Usage strictement professionnel, amortissement si bien durable et coûteux |
Facture au nom de l’entreprise |
|
Fournitures de bureau et petit matériel |
Stylos, carnets, timbres, câbles |
Usage professionnel uniquement |
Ticket de caisse ou facture |
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Frais de formation professionnelle |
Formation métier, séminaire, atelier lié à l’activité |
Lien direct avec l’activité, facture au nom pro |
Facture avec intitulé de la formation |
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Frais bancaires liés au compte pro |
Frais de tenue de compte, carte bancaire pro |
Compte dédié à l’activité pro recommandé |
Relevés bancaires |
|
Honoraires |
Comptable, avocat, consultant |
Lien direct avec l’activité, facturé dans l’année fiscale |
Facture au nom pro |
Si vous voulez rentrer plus en détails, nous allons les passer en revue ci-dessous, catégorie par catégorie, avec des exemples et les points sur lesquels vous devez prêter attention.
En tant qu’indépendant, vos cotisations sociales ne sont pas une option : elles financent votre protection sociale (pension, assurance maladie-invalidité…). La bonne nouvelle, c’est qu’elles sont déductibles à 100 % de vos revenus imposables. Si vous payez 900 € de cotisations par trimestre, l’intégralité de ce montant est déduite lors du calcul de vos impôts.
Évidemment, comme tout avantage fiscal, les cotisations sociales ne dérogent pas à la règle et doivent remplir certaines conditions : elles doivent être versées à une caisse d’assurances sociales agréée comme Xerius et les paiements doivent être effectués dans les délais légaux. Cela signifie, pour être considérées comme frais déductibles dans l’année fiscale en cours, les cotisations doivent avoir été payées avant la fin de cette année et selon l’échéancier prévu par votre caisse.
En pratique, les cotisations provisoires trimestrielles ont une date limite (par ex. 31 mars, 30 juin, 30 septembre, 31 décembre). Si vous payez en retard, elles restent déductibles… mais uniquement l’année où vous les payez, pas celle à laquelle elles se rapportaient.
Vous oubliez de payer votre cotisation du 4ᵉ trimestre 2024 et vous la réglez finalement en février 2025. Vous ne pourrez pas la déduire dans votre déclaration de revenus 2024. Elle sera déduite uniquement dans celle de 2025.
Personne ne prévoit un accident, un litige ou une incapacité de travail prolongée. Pourtant, le risque existe, et c’est là qu’interviennent les assurances professionnelles. Bonne nouvelle : lorsqu’elles couvrent uniquement votre activité, elles sont déductibles à 100 %. Une prime annuelle de 450 € pour votre RC professionnelle est, par exemple, entièrement déductible.
La responsabilité civile professionnelle, par exemple, vous protège si vous causez un dommage à un client ou à un tiers. L’assurance revenu garanti vous assure un revenu si une maladie ou un accident vous empêche de travailler.
Vous pouvez aussi souscrire une protection juridique professionnelle, qui prend en charge vos frais en cas de litige lié à votre activité. Un client conteste la facture d’un projet terminé, estimant que le travail ne correspond pas au devis. Vous devez alors faire appel à un avocat pour défendre votre position. Avec une protection juridique professionnelle, vos frais d’avocat et de procédure peuvent être pris en charge par l’assurance.
Ces assurances doivent répondre à certaines conditions : le contrat doit couvrir exclusivement un risque professionnel et la prime doit être effectivement payée durant l’année fiscale concernée. En cas de contrôle, l’attestation ou la facture annuelle fournie par votre assureur fera office de justificatif.
Ordinateur, outils, imprimante, four à pain, levain… tout ce dont vous avez besoin pour exercer votre activité qui entre dans cette catégorie. S’ils sont achetés exclusivement pour un usage professionnel, ces biens sont bien sûr déductibles à 100 %.
La règle est simple : plus le bien est cher et durable, plus il est probable qu’il doive être amorti sur plusieurs années plutôt que déduit en une seule fois. Par exemple, un ordinateur à 2 000 € sera amorti sur trois ans, tandis qu’un couteau de cuisine acheté 50 € pourra être déduit directement l’année de son achat.
Pour bénéficier de la déduction intégrale, il faut que l’achat ait un lien direct avec votre activité et qu’il ne soit pas utilisé à titre privé. Une facture au nom de votre entreprise ou à votre nom avec mention de votre numéro d’entreprise fera office de justificatif.
Stylos, carnets, cartouches d’encre, timbres, clés USB, câbles… toutes ces petites dépenses du quotidien s’additionnent vite. La bonne nouvelle, c’est qu’elles sont déductibles à 100 % si elles sont destinées à un usage strictement professionnel.
Ces achats peuvent être ponctuels ou réguliers, mais doivent toujours répondre aux critères fiscaux : lien direct avec l’activité, usage pro et justificatif en bonne et due forme. Les tickets de caisse sont acceptés, mais une facture au nom de votre entreprise est préférable, surtout si le montant est élevé ou si vous déduisez également la TVA.
Exemple : un consultant qui achète un lot de classeurs pour archiver ses documents clients peut déduire l’intégralité de la dépense.
Exemple qui ne fonctionne pas : acheter des fournitures scolaires pour vos enfants et les passer en frais professionnels.
Se former tout au long de sa carrière est un investissement… et en Belgique, c’est aussi une dépense déductible à 100 % si la formation a un lien direct avec votre activité. Cela peut concerner aussi bien des cours en ligne, des séminaires, des ateliers pratiques ou des formations diplômantes.
Pour être acceptée comme frais professionnel, la formation doit vous permettre :
La facture doit être émise au nom de votre entreprise (ou à votre nom avec mention de votre numéro d’entreprise) et préciser le contenu ou l’intitulé de la formation. Les frais annexes liés directement à la formation (déplacements, documentation, supports pédagogiques) peuvent également être déduits, selon les mêmes conditions.
Les frais que vous payez pour gérer votre argent professionnel sont eux aussi déductibles à 100 %. Cela inclut les frais de tenue de compte, les commissions sur virements, les frais de carte bancaire professionnelle, ou encore les intérêts liés à un prêt contracté pour votre activité.
L’important est que le compte soit dédié à votre activité professionnelle. Même si la loi n’impose pas d’ouvrir un compte séparé, c’est fortement recommandé : cela facilite votre comptabilité et permet de justifier clairement les mouvements d’argent en cas de contrôle fiscal. L’inverse serait intenable, car vous mélangeriez les dépenses privées avec les professionnelles. Nous vous laissons imaginer le temps que vous devriez passer à trier toutes vos dépenses à la fin du mois.
Pour justifier vos frais bancaires, c’est très simple : vos relevés bancaires suffisent, à condition que les frais soient identifiables et liés à votre activité.
Faire appel à des experts pour vous accompagner dans votre activité est non seulement utile, mais aussi déductible à 100 %. Cela concerne les honoraires de votre comptable, d’un avocat pour un dossier professionnel, ou encore d’un consultant en marketing qui vous aide à développer votre activité en ligne.
Pour être acceptée par le fisc, la prestation doit avoir un lien direct avec votre activité et avoir été facturée pendant l’année fiscale concernée. La facture, au nom de votre entreprise ou à votre nom avec mention de votre numéro d’entreprise, servira de justificatif.
Certains frais sont liés à votre activité, mais ne peuvent pas être déduits en totalité. Le fisc considère qu’ils comportent aussi une part d’usage privé, ou qu’ils sont soumis à des plafonds spécifiques. Seule une partie de leur montant peut être passée en charges professionnelles.
C’est le cas, par exemple, des repas d’affaires, de l’usage professionnel d’un véhicule ou encore des cadeaux offerts à vos clients. Pour chaque frais, le pourcentage autorisé est fixé par la loi, et il est indispensable de pouvoir justifier l’usage professionnel. Voici un tableau récapitulatif pour vous donner un ordre d’idée générale :
|
Type de frais |
Pourcentage déductible (2025) |
Conditions |
Exemples acceptés |
Exemples refusés |
|---|---|---|---|---|
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Repas d’affaires |
69 % |
Lien direct avec l’activité, présence d’un client/partenaire, contexte pro, justificatif clair |
Déjeuner avec un client pour préparer un contrat |
Brunch avec un proche sans projet concret |
|
Véhicule |
Varie selon type/date d’achat (plus de détails plus bas) |
Déduction selon type de motorisation et usage pro réel, carnet de route recommandé |
Utilisation pro 70 % d’une voiture électrique achetée en 2025 |
Déclarer 100 % alors que le véhicule sert aussi au privé |
|
Téléphone, internet, électricité |
Proportion usage pro réel (pas de taux fixe légal) |
Estimation réaliste du temps ou volume pro, justificatifs conservés |
Abonnement internet utilisé 70 % pour le travail |
Déclarer 100 % alors qu’il sert aussi à toute la famille |
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Cadeaux clients |
50 % |
Lien direct avec activité, valeur raisonnable, occasionnels |
Coffret gourmand offert pour Noël à un client |
Cadeau coûteux offert à un ami |
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Logement mixte (home office) |
Proportion surface pro / surface totale |
Pièce réellement dédiée à l’activité, preuve possible |
Bureau de 12 m² déduisant 15 % des charges de maison |
Pièce mixte utilisée aussi pour un usage privé |
Si vous voulez plus d’informations sur ces frais partiellement déductibles, nous allons les passer en revue ci-dessous, avec des exemples et les aspects sur lesquels vous devez prêter attention.
Inviter un client autour d’un déjeuner pour discuter d’un projet, préparer un contrat ou renforcer une relation professionnelle… c’est possible, et une partie de la dépense est déductible. En Belgique, les repas d’affaires le sont à hauteur de 69 %.
Pour que la déduction soit acceptée, le repas doit avoir un lien direct avec votre activité et réunir au moins une autre personne dans un contexte professionnel. Un dîner entre amis, même si vous évoquez votre travail, ne sera pas considéré comme un repas d’affaires.
Le ticket de caisse seul ne suffit pas toujours : une facture au nom de votre entreprise ou à votre nom avec mention de votre numéro d’entreprise est préférable. Notez aussi la date, le nom des personnes présentes et l’objet de la rencontre : cela peut être utile en cas de contrôle.
Les frais liés à votre véhicule peuvent être déductibles, mais rarement à 100 %. Le pourcentage varie selon le type de motorisation, la date d’achat et l’usage professionnel réel.
Pour la majorité des indépendants, voici les règles clés en 2025 :
|
Type de véhicule |
Période d’acquisition |
Déduction 2025 |
Évolution prévue |
Notes importantes |
|---|---|---|---|---|
|
Thermique (essence/diesel) |
Avant 1er juillet 2023 |
Taux calculé selon CO₂ (50 à 100 %) |
Règles inchangées |
Calcul via formule CO₂, usage pro au prorata |
|
Thermique (essence/diesel) |
Après 1er juillet 2023 |
75 % max |
50 % en 2026, puis 25 % en 2027 et 0 % en 2028 |
Carburant fossile non déductible dès 2026 |
|
Hybride rechargeable (PHEV) |
Avant 1er juillet 2023 |
Taux CO₂ (50 à 100 %) |
Règles inchangées |
Avantage CO₂ maintenu si ≤ 50 g/km |
|
Hybride rechargeable (PHEV) |
Après 1er juillet 2023 |
75 % max |
50 % en 2026 puis 25 % en 2027 et 0 % en 2028 |
Carburant fossile non déductible dès 2026 |
|
Zéro émission (électrique/hydrogène) |
Avant 1er janvier 2027 |
100 % |
100 % maintenu |
Pleine déduction pendant toute la durée d’usage |
|
Zéro émission (électrique/hydrogène) |
Après 1er janvier 2027 |
100 % |
Réduction progressive : 95 % en 2027 puis 90 % en 2028, 82,5 % en 2029, 75 % en 2030 et 67,5 % en 2031 |
Pas de carburant fossile, donc pas concerné par la suppression |
La règle générale reste la même : le pourcentage s’applique aussi bien aux frais d’entretien, d’assurance, qu’aux intérêts d’un prêt auto. En cas d’usage mixte (professionnel et privé), un prorata doit être appliqué. Un consultant qui utilise sa voiture à hauteur de 70 % pour ses déplacements professionnels pourra appliquer ce taux sur la part fiscalement autorisée (par exemple 75 % en 2025 pour un véhicule thermique récent). C’est comme pour tout, si vous en abusez, vous vous ferez rattraper par le fisc tôt ou tard.
Ces frais sont souvent “mixtes” : ils servent à la fois pour votre activité professionnelle et votre vie privée. Dans ce cas, seul le pourcentage correspondant à l’usage professionnel est déductible. Il n’existe pas de taux fixe imposé par la loi : c’est à vous (ou à votre comptable) de déterminer un prorata réaliste, en vous basant sur votre usage réel.
Pour le téléphone et internet, la méthode la plus courante consiste à estimer le temps ou le volume consacré à votre activité. Par exemple, si vous utilisez votre abonnement mobile à 70 % pour votre travail, vous pourrez déduire 70 % de la facture. Même logique pour l’électricité si vous travaillez à domicile.
Le fisc peut demander des explications : gardez donc vos factures et, si possible, des éléments justifiant le prorata appliqué (agenda, factures détaillées, relevés de consommation). Vous ne pouvez pas déclarer berner les autorités fiscales en déclarant 100 % de déduction d’un abonnement internet + TV alors qu’il est aussi utilisé par toute la famille pour regarder Netlfix et des vidéos sur YouTube.
Offrir un cadeau à un client peut être un excellent moyen d’entretenir la relation… mais fiscalement, la déduction est limitée. En Belgique, les cadeaux d’affaires sont généralement déductibles à 50 %, à condition qu’ils aient un lien direct avec votre activité et qu’ils soient offerts dans un cadre professionnel.
Pour être acceptés par le fisc, les cadeaux doivent répondre à trois critères :
Conservez la facture au nom de votre entreprise, avec la mention claire du type de cadeau. En cas de contrôle, il faut pouvoir identifier le bénéficiaire et le contexte professionnel.
Si vous travaillez depuis votre domicile, vous pouvez déduire une partie des frais liés à l’espace que vous utilisez pour votre activité. Ce pourcentage dépend de la surface professionnelle par rapport à la surface totale de votre logement.
Les frais concernés peuvent inclure : loyer ou intérêts hypothécaires, électricité, chauffage, eau, assurance habitation, taxe foncière, entretien… À condition que la pièce soit réellement affectée à un usage professionnel et que vous puissiez le prouver (plans, photos, visite éventuelle en cas de contrôle).
Le calcul se fait en deux étapes :
Tous les frais que vous engagez ne passent pas forcément en charges professionnelles, même si vous les utilisez dans le cadre de votre activité. Certains sont expressément exclus par la loi, d’autres sont refusés, car leur lien avec l’activité n’est pas jugé suffisant.
C’est le cas des dépenses purement privées, des amendes ou encore de certains achats considérés comme personnels. Les inclure dans votre comptabilité pourrait entraîner un redressement fiscal en cas de contrôle.
En Belgique, les vêtements du quotidien, dits vêtements “civils”, ne sont pas considérés comme des frais professionnels déductibles. Le fisc estime qu’ils peuvent aussi être utilisés dans un contexte privé, ce qui les rend non déductibles.
Seuls les vêtements strictement spécifiques à votre métier peuvent passer en charges. Cela inclut par exemple les uniformes, les blouses de laboratoire, les équipements de sécurité ou encore les costumes de scène pour un artiste.
Un voyage tout comme une activité peut avoir un intérêt professionnel, mais si le volet loisir ou détente est jugé dominant, le fisc refusera la déduction. Un formateur qui participe à une conférence de trois jours à 300 km de chez lui, avec programme officiel, sessions de travail et justificatifs, peut déduire les frais liés à ces journées uniquement. Mais s’il veut prolonger son séjour sur le week-end, il ne peut pas déduire les frais de restaurant, de l’hôtel et du train pour le retour.
Les frais doivent être directement liés à l’exercice de votre activité, sans que la partie “plaisir” ne prenne le dessus. Si vous combinez formation et vacances, seule la partie strictement professionnelle, clairement identifiable et justifiable, pourra être déduite.
Les amendes, pénalités et intérêts de retard imposés par une autorité publique ne sont jamais déductibles fiscalement, même si elles concernent votre activité professionnelle. L’objectif du fisc est d’éviter qu’une sanction puisse se transformer en avantage fiscal.
Cela inclut les amendes de circulation, les pénalités pour dépôt tardif de déclarations fiscales et les sanctions administratives infligées par un organisme de contrôle. Peu importe que la dépense ait été payée depuis votre compte professionnel, elle restera exclue des charges déductibles.
Certaines dépenses n’ont tout simplement aucun rapport avec votre activité, même si vous essayez de les rattacher indirectement. Elles sont considérées comme purement privées et ne peuvent donc pas être déduites.
Cela peut concerner des achats personnels (mobilier de maison, électroménager, loisirs), des abonnements sans usage professionnel prouvé et des frais liés à des projets sans rapport avec votre métier actuel. Le fisc se base sur la cohérence entre la dépense et l’activité déclarée : si le lien est faible ou inexistant, la déduction sera refusée.
Les faire passer en frais professionnels malgré tout vous expose à des amendes de la part du fisc, voir une radiation de votre entreprise en cas de fraude fiscale répétée.
Peu importe qu’un frais soit entièrement ou partiellement déductible : sans preuve valable, il pourra être refusé par le fisc. Les justificatifs sont en quelque sorte votre laisser-passer pour démontrer le lien avec votre activité, le montant exact et la date de la dépense.
Les documents les plus courants à conserver sont :
Même avec la meilleure volonté, certaines habitudes peuvent vous coûter cher lors d’un contrôle fiscal. Mélanger dépenses privées et professionnelles, par exemple, est l’un des pièges les plus courants. Sans compte séparé, le risque de confusion est grand, et certaines déductions peuvent être refusées.
Autre erreur fréquente : négliger les justificatifs. Un relevé bancaire prouve que vous avez payé, mais il ne remplace pas une facture conforme, indispensable dans la majorité des cas.
Il y a aussi la tentation de “gonfler” l’usage professionnel : déduire 100 % de votre internet ou de votre véhicule alors qu’ils servent aussi dans la sphère privée est le meilleur moyen d’attirer l’attention du fisc.
Pour les biens coûteux et durables, l’amortissement est souvent oublié. Pourtant, il doit être étalé sur plusieurs années, et non déduit en une seule fois. Attention aux plafonds légaux : un repas d’affaires, par exemple, reste plafonné à 69 % de déduction, pas plus.
Bonne nouvelle néanmoins : la réforme fiscale prévoit un “droit à l’erreur”. Les indépendants de bonne foi pourraient bientôt corriger une déclaration incomplète ou erronée sans subir immédiatement de sanction.
Dès 2026, la majoration appliquée en cas d’absence de versements anticipés disparaîtra. C’est un vrai soulagement pour ceux qui peinaient à respecter ces échéances : plus de pénalité pouvant atteindre 6,75 %, même si l’impôt reste évidemment dû.
Cette réforme loi-programme introduit aussi un “droit à l’erreur” : une déclaration comportant une omission ou une inexactitude de bonne foi pourra être corrigée sans sanction immédiate. Un mécanisme permanent de régularisation est également prévu : en cas d’oubli ou de revenus non déclarés, il sera possible de régulariser avec une pénalité réduite à 20 % au lieu des amendes habituelles.
Côté déductions, les petites entreprises bénéficieront d’une déduction de base de 10 % pour certains investissements, portée à 20 % pour les projets numériques. Les investissements dans l’énergie ou le climat pourront atteindre jusqu’à 40 % de déduction.
Toujours avec la loi-programme de cet été, les plus-values mobilières sont désormais soumises à une contribution de solidarité de 10 %, avec une exonération pour les 10 000 premiers euros par an. Quant aux droits d’auteur, leur régime est élargi, notamment pour certains métiers techniques et créatifs, ce qui peut concerner de nombreux indépendants du secteur digital.
La facturation électronique deviendra obligatoire, notamment en B2B, et la gestion de la TVA sera simplifiée, avec des délais de dépôt allongés. En contrepartie, les corrections ne pourront plus se faire dans la déclaration initiale : il faudra les reporter dans la période suivante. Retrouver ce que dit la loi-programme.