charlotte_wauters_fr.jpg Infobulle de l'image : Charlotte Wauters Coach en rangement Affiliée depuis 2013

Créer une laverie automatique : étapes, coûts et rentabilité

Envie de créer une laverie automatique en Belgique ? Suivez les étapes, estimez l’investissement et sécurisez la rentabilité grâce à nos conseils pratiques.

Étape 1 – Réaliser une étude de marché

En Belgique, ouvrir une laverie sans étude préalable, c’est un peu comme laver son linge sans trier : vous prenez le risque d’avoir de mauvaises surprises. L’étude de marché vous aide à vérifier la demande réelle, à mesurer la concurrence et à trouver le bon créneau.

1. Identifier la demande locale et le profil des clients

Certaines zones sont naturellement plus porteuses :

  • Par exemples, les villes étudiantes comme Louvain-la-Neuve, Liège, Gand ou Bruxelles, où beaucoup de kots et appartements n’ont pas de machine à laver.
  • Les quartiers urbains densément peuplés avec des logements plus petits.
  • Des publics spécifiques comme les familles nombreuses, les touristes ou les gestionnaires d’Airbnb qui ont besoin de laver souvent et rapidement.

2. Observer la concurrence existante

Repérez les laveries déjà en place. Sont-elles modernes, bien entretenues, ouvertes 7j/7 ? Quels sont leurs tarifs ? Les franchises comme Speed Queen sont bien implantées, mais il existe aussi de nombreuses petites laveries indépendantes. Comparez leurs points forts et leurs faiblesses : c’est là que vous trouverez vos opportunités.

Quelques chiffres à garder en tête : 

  • Dans une ville belge de 100.000 habitants, on compte en moyenne 1 laverie pour 15.000 habitants.
  • Un lavage 8 kg coûte entre 4 et 6 €, un séchage entre 2 et 3 €.

3. Définir un positionnement différenciant

Pour sortir du lot, misez sur un avantage clair :

  • Des tarifs à l’abonnement hebdomadaire ou mensuel
  • Des services pratiques (wifi, distributeur de lessive, espace café)
  • Une approche durable (machines basse consommation, lessives écologiques)

Ces 3 étapes vous garantissent de convaincre vos partenaires financiers, les mains dans les poches.

Étape 2 – Choisir entre laverie indépendante ou franchise

Une fois votre étude de marché réalisée, vient une question clé : ouvrir votre laverie en toute indépendance ou rejoindre une franchise ? Les deux options sont viables, mais elles n’impliquent pas le même niveau d’investissement, de liberté ni d’accompagnement. Votre choix dépendra surtout de votre profil d’entrepreneur, de votre budget et du temps que vous souhaitez consacrer à la gestion quotidienne.

Les avantages d’une laverie indépendante

Ouvrir une laverie en indépendant, c’est garder la main sur tout. Vous choisissez vos machines, fixez vos tarifs et décidez des services à ajouter selon les attentes de vos clients. Cette liberté vous permet d’adapter rapidement votre offre si le quartier évolue ou si la concurrence change ses prix. 

Si une nouvelle résidence étudiante s’installe à deux rues de votre local, vous pouvez décider d’ajouter quelques machines rapides et de lancer une promo spéciale pour attirer les nouveaux arrivants.

Autre atout d’une laverie indépendante : pas de droit d’entrée ni de redevances à verser. Les bénéfices restent entièrement pour votre activité, ce qui améliore vos marges et vous laisse plus de budget pour entretenir vos machines, moderniser votre espace ou investir dans la communication locale.

Les avantages d’une laverie en franchise

Rejoindre une franchise, c’est bénéficier d’un accompagnement dès le départ. L’enseigne que vous représentez vous aide à trouver un bon emplacement, à choisir et installer le matériel. Vous gagnez du temps et réduisez le risque d’erreurs au démarrage.

Le gros plus, c’est la notoriété marketing qui a déjà été construite. Un nom connu, qui inspire confiance, qui attire plus facilement les clients, et surtout dans les zones où la concurrence est forte, cela n’a pas de prix.

Vous profitez aussi de la force du réseau : conditions avantageuses pour l’achat des machines, campagnes publicitaires nationales et innovations techniques testées par l’enseigne.

Inconvénients des deux options

Comme dans toute solution, il y a des compromis à faire et chaque formule a ses limites. En franchise, vous avancez plus vite mais votre marge de liberté est réduite. Les tarifs, le matériel ou la stratégie marketing sont souvent décidés par le réseau. À cela s’ajoutent les redevances mensuelles (5 à 8% par mois) et les droits d’entrée (de 10 000 à 30 000 €), qui grignotent une partie de vos bénéfices.

En indépendant, la liberté est totale… mais la responsabilité aussi. Vous devez gérer seul la maintenance, la communication, la comptabilité et les imprévus. En cas de panne coûteuse ou de baisse de fréquentation, vous n’avez pas la sécurité d’un réseau derrière vous. C’est un choix qui demande plus de temps, de gestion et une vraie résistance aux coups durs.

Étape 3 – Établir son business plan

Avant de se lancer, il faut mettre vos chiffres à plat. Le business plan vous permet de vérifier la viabilité de votre projet et de rassurer vos partenaires financiers.

  • Modèle économique et stratégie de prix : définir vos tarifs par cycle (lavage, séchage) et prévoir des formules attractives (cartes prépayées, réductions étudiantes). Le prix moyen par client varie entre 6 et 9 €.
  • Chiffre d’affaires prévisionnel et rentabilité : estimer le nombre moyen de cycles par jour et calculer le délai pour amortir vos machines. Pour vous donner un ordre d’idée, une petite laverie fait 40 à 60 lavages par jour, contre 80 à 120 pour une grosse laverie.

Le CA calculé avec les données ci-dessus est de 12 600 € pour 60 lavages à 7 € de prix dépensé moyen.

  • Charges fixes : inclure le loyer, l’électricité, l’eau, l’entretien des machines, l’assurance et les taxes locales.
  • Services complémentaires : wifi gratuit, distributeur de lessive, espace café ou repassage pour augmenter le panier moyen.

Astuce : prévoyez toujours une marge de sécurité dans vos calculs (10 à 15 % de charges en plus). Les pannes, les hausses d’énergie ou les retards de fréquentation arrivent plus souvent qu’on ne le pense. Cette réserve évite de mettre votre trésorerie sous pression dès la première année.

Étape 4 – Trouver le bon emplacement

Comme quand on achète un bien immobilier personnel, l’emplacement de votre laverie (bien commercial) est le nerf de la guerre. Même avec des machines dernier cri, une laverie mal placée restera vide. Il faut donc choisir un local qui soit proche de votre fidèle clientèle.

  • Quelques critères de base : privilégiez une rue passante, facile d’accès à pied, en vélo ou en transports. Les zones proches des campus, des kots étudiants, ou des quartiers avec beaucoup d’appartements sans machine à laver sont idéales.
  • Surface et configuration : prévoyez assez d’espace pour installer plusieurs machines et séchoirs, mais aussi pour circuler confortablement. Un coin d’attente agréable (banquette, table, wifi) fait souvent la différence.

Attention aux clauses du bail : vérifiez la durée (souvent 9 ans), les conditions de renouvellement (pour éviter de devoir quitter les lieux trop tôt), l’indexation annuelle du loyer (basée sur l’indice santé) et les autorisations de travaux (installation de conduites d’eau, renforcement électrique, etc.). Un bail mal négocié peut vite peser sur vos marges et limiter vos projets d’aménagement.

Étape 5 – Calculer l’investissement initial

Avant d’ouvrir les portes, il faut chiffrer précisément vos besoins. L’investissement initial est souvent plus élevé qu’on l’imagine, mais bien anticipé, il évite les mauvaises surprises.

Poste de dépense

Détails

Fourchette de coûts estimés

Machines professionnelles

Lave-linge industriels (selon capacité 7 à 20 kg)

3.000 – 7.000 € / machine

Séchoirs industriels

Séchage rapide, capacité adaptée au volume des machines

2.000 – 5.000 € / séchoir

Centrale de paiement

Monnayeur, terminal cashless, carte prépayée, solution sans contact

2.000 – 6.000 €

Aménagement du local

Arrivées d’eau, électricité, ventilation, carrelage, mobilier d’attente

10.000 – 30.000 €

Normes de sécurité

Détecteurs incendie, extincteurs, signalisation, mise aux normes PMR

2.000 – 5.000 €

Loyer et dépôt de garantie

Caution (3 mois en moyenne) + loyer selon emplacement

5.000 – 12.000 € (caution) + 1.000 à 3.000 €/mois

Assurances

RC pro, multirisque, perte d’exploitation

1.000 – 2.500 €/an

Frais administratifs et juridiques

Immatriculation, statuts, conseil juridique

500 – 2.000 €

Communication & lancement

Enseigne, flyers, pub locale, site web

1.000 – 5.000 €

Trésorerie de départ

Pour couvrir 3 à 6 mois de charges (eau, électricité, maintenance)

10.000 – 20.000 €

Budget global

  • Petite laverie (6 à 8 machines + 2 séchoirs) : 80.000 – 120.000 €
  • Moyenne laverie (10 à 15 machines) : 120.000 – 200.000 €

Ce qu’on recommande souvent pour l’achat de matériel avec des prix élevés, c’est de comparer toujours achat et leasing. Le leasing réduit l’investissement de départ et inclut parfois la maintenance, ce qui peut sécuriser vos premières années d’activité. Une panne sur une machine à laver de ce calibre peut être amorti, mais imaginez si vous deviez faire face à d’autres imprévus de ce genre…

Étape 6 – Financer son projet

Sans financement, même le meilleur concept reste seulement au stade d’idée sur un bout de papier. Ouvrir une laverie demande un budget conséquent, et il est rare de pouvoir tout assumer seul. L’enjeu est donc de trouver le bon équilibre entre vos fonds propres, les solutions de crédit et les aides disponibles pour lancer votre activité sereinement.

Apport personnel : montrer que vous croyez en votre projet

Un banquier aime voir que vous prenez part au risque. Mettre de l’argent de votre poche, c’est une façon de prouver que vous y croyez et que vous êtes prêt à vous investir pleinement. Dans la pratique, mieux vaut disposer d’au moins 20 à 30 % du budget total en fonds propres. Cela rassure vos partenaires financiers et vous évite de démarrer avec un endettement trop lourd.

Solutions de financement : trouver le bon levier

Si votre apport ne couvre pas tout, plusieurs options existent pour compléter. Le prêt bancaire reste le plus classique : il repose sur un business plan solide et sur les garanties que vous pouvez offrir.

Autre possibilité : le crédit-bail ou le leasing. Plutôt que d’acheter vos machines, vous les louez avec un loyer mensuel fixe. Cela limite l’investissement initial et inclut parfois la maintenance, ce qui sécurise vos premières années d’activité.

Ces solutions peuvent aussi se combiner : une partie en prêt pour l’aménagement du local, une autre en leasing pour le matériel.

Aides disponibles : un coup de pouce selon votre région

En Belgique, chaque région propose ses propres dispositifs pour soutenir les entrepreneurs. À Bruxelles, vous pouvez bénéficier de primes pour l’aménagement de votre local ou obtenir des conseils gratuits via le service public 1819. En Wallonie, Wallonie Entreprendre propose des prêts et des primes à l’investissement. En Flandre, VLAIO offre des subsides pour l’innovation ou l’efficacité énergétique.

Ces aides ne couvrent pas tout, mais elles peuvent réduire vos coûts de départ et rassurer vos partenaires financiers. Un petit bonus qui fait parfois la différence entre un projet sur le papier et une laverie qui ouvre réellement ses portes.

Étape 7 – Respecter les démarches administratives et réglementaires

Formalités d’immatriculation de l’entreprise

Avant toute chose, il faut donner une existence légale à votre projet. Cela passe par l’inscription de votre activité à la Banque-Carrefour des Entreprises (BCE). Vous devrez choisir une forme juridique adaptée (indépendant, SRL, société simple…) et activer votre numéro de TVA pour facturer vos clients correctement.

N’oubliez pas non plus l’affiliation à la caisse d’assurances sociales Xerius : c’est obligatoire pour tout indépendant et cela vous permettra de cotiser pour votre protection sociale.

Obligations fiscales et sociales

Une fois immatriculé, vous entrez dans le rythme des déclarations et des cotisations. Vous devrez déclarer régulièrement votre TVA et tenir une comptabilité conforme à votre statut (simplifiée pour un indépendant, plus complète pour une société).

Côté social, le paiement trimestriel de vos cotisations est incontournable. Ces montants dépendent de vos revenus et assurent votre couverture sociale : pension, assurance maladie-invalidité, allocations familiales.

Normes d’hygiène, sécurité et accessibilité

Votre laverie doit être un lieu sûr et accueillant. Cela implique une bonne ventilation pour évacuer l’humidité, des issues de secours bien signalées et dégagées, ainsi que des extincteurs aux normes et entretenus.

L’accessibilité est également obligatoire : le local doit permettre l’accès aux personnes à mobilité réduite (PMR), avec un espace de circulation adapté et un seuil d’entrée sans obstacle. Les prescriptions communales en matière de prévention incendie viennent compléter tout cela avec un tarif à prévoir entre 500 et 1500 €.

Gestion des déchets et respect de l’environnement

Une laverie génère peu de déchets classiques, mais certains produits (lessives, adoucissants, emballages) doivent être gérés correctement. Pensez à trier et recycler ce qui peut l’être, et à travailler avec des fournisseurs qui proposent des solutions plus respectueuses de l’environnement.

L’eau usée doit aussi être traitée conformément aux normes locales. Certaines communes bruxelloises imposent des contrôles et des dispositifs spécifiques pour éviter les rejets polluants. On parle d’obtention d’un permis environnement. 

En plus de tout cela, ces démarches vous protègent légalement et renforcent votre image auprès d’une clientèle de plus en plus sensible à l’écologie.

Étape 8 – Préparer le lancement et la communication

Une fois vos machines installées et l’administratif finalisé, il faut attirer vos premiers clients. Le lancement est un moment décisif : il crée l’élan qui donnera sa vitesse de croisière à votre laverie.

Commencez par tâter le terrain en physique. Cela peut suffire à générer vos premiers passages : 

  • Des flyers dans les boîtes aux lettres.
  • Une affiche claire sur la vitrine.
  • Quelques partenariats locaux : une résidence étudiante, un commerce de proximité, une maison de repos…

Le marketing digital vient compléter ce travail de proximité. Une fiche Google Business Profile bien optimisée, un site internet simple avec vos tarifs et vos horaires, et une présence minimale sur les réseaux sociaux suffisent à vous rendre visible. 

Conseil à savoir : avant de vouloir bien vous référencer dans Google, une petite campagne publicitaire géolocalisée peut aussi donner un coup de pouce lors des premières semaines.

L’étape d’après, c’est la fidélisation. Mais cela reste d’actualité, même si vous commencez, car vos clients vont vite affluer. 

  • Une carte prépayée avec un bonus.
  • Un programme de points.
  • Une promotion de lancement. Par exemple un séchage gratuit pour chaque premier lavage.

Rentabilité et perspectives d’une laverie automatique


La rentabilité d’une laverie ne se construit pas du jour au lendemain. Dans la majorité des cas, il faut patienter entre 3 à 5 ans avant de couvrir l’investissement initial. Comme mentionné plus haut, un bon nombre de critères peuvent influencer cette rentabilité : 

  • Le nombre de machines à laver
  • Le niveau d’endettement
  • Le niveau de fidélité de vos clients
  • L’emplacement

Prenons un exemple concret :

  • Une laverie de taille moyenne avec 80 lavages par jour.
  • Ticket moyen de 6 € par client (lavage + séchage).
  • Cela représente environ 175.000 € de chiffre d’affaires annuel.

Avec ce volume, une fois les prêts remboursés et les charges réglées, la rentabilité nette peut atteindre 30.000 à 50.000 € par an. 

La laverie reste une activité exposée à des risques. Les pannes peuvent immobiliser vos machines, la concurrence directe réduire vos volumes, et la hausse des charges énergétiques grignoter vos bénéfices. Prévoir un fonds de réserve et entretenir régulièrement son matériel devient alors une assurance stabilité.

L’avenir, lui, ouvre des perspectives intéressantes. Les laveries connectées, avec paiement sans contact et suivi à distance, séduisent une clientèle pressée. 

L’écoresponsabilité s’impose aussi, avec des machines moins gourmandes et des lessives respectueuses de l’environnement. 

La recette du succès, c’est aussi d’adapter vos services complémentaires aux besoins de votre clientèle: le repassage, dépôt de linge, casiers automatiques… Cela peut transformer la laverie en un lieu pratique et fidéliser vos clients, bien au-delà d’un simple lavage de vêtements.

Ce qui pourrait vous intéresser

katrien_cambre_fr.jpg

Comment établir un plan de communication efficace ?

Lire plus
header_hoornaert-chloe_2_fr.jpg

Devenir indépendant: le plan par étapes

Lire plus
reza-motisherie-79-fr.jpg

Élaborez votre propre businessplan avec succès

Lire plus