Quand choisir d’engager un travailleur supplémentaire ?

Tous les indépendants vous le diront : une entreprise florissante n’a pas que des avantages. Êtes-vous capable de tout faire sans lésiner sur la qualité, tant sur le plan professionnel que privé ? Si la réponse est « non », il est temps d’envisager le recrutement d’un travailleur supplémentaire. Mais attention, appeler directement la cavalerie n’est pas toujours une bonne idée.

Avant de vous lancer dans l’aventure : posez-vous les questions suivantes.

1. Vous attendez-vous à une augmentation de votre chiffre d’affaires ?

Avez-vous des signaux clairs indiquant que de nouveaux clients vont se manifester ? Ou que vos clients actuels souhaitent ouvrir plus grand leur portefeuille ? Si oui, pouvez-vous gérer cette charge de travail supplémentaire en continuant comme vous le faites maintenant ? Si c’est le cas, pas besoin de recruter un travailleur.

 

2. Passez-vous à côté d’opportunités ?

Avez-vous du mal à trouver le sommeil parce que vous avez le sentiment de rater le coche en permanence ? Manquez-vous de temps pour adapter votre offre à ce que les clients demandent ? Avez-vous uniquement le temps de parer au plus urgent, sans pouvoir regarder plus loin que le bout de votre nez ? Dans ce cas, vous devez libérer du temps au plus vite – par exemple en engageant une paire de mains supplémentaire.

 

3. Refusez-vous des commandes ?

« Le perfectionnisme nous paralyse », a déclaré un jour le chancelier allemand Otto Von Bismarck. C’est également vrai pour votre entreprise. Si vous voulez trop bien faire votre travail, vous finissez par manquer de temps. Devez-vous parfois dire « non » à des clients ou prospects ? Si oui, cela se retournera tôt ou tard contre vous, car une commande manquée mène souvent à une perte de client. Le fait de refuser des commandes est donc un signal qu’il est temps de réfléchir à renforcer vos rangs.

 

4. Souffrez-vous d’un manque de temps structurel ?

Nous le connaissons tous : ce travail que l’on reporte sans cesse. Cela vous frustre, et vos clients encore plus. Considérez le manque de temps structurel comme une bonne occasion de changer votre approche. Par exemple en confiant une partie du travail à un collaborateur.

 

5. Le nombre de plaintes augmente ?

Vous connaissez le principe : un client satisfait vantera vos mérites auprès de dix personnes, un client mécontent entachera votre réputation auprès de cent personnes. Prenez donc toujours les plaintes au sérieux. Et surtout : changez votre méthode de travail, car la cause d’une plainte est souvent liée à un manque de temps ou de concentration. Avec un collaborateur en plus, vous pourrez donner à vos clients toute l’attention qu’ils méritent. En prime, vous ferez également votre travail avec plus de plaisir.

 

6. Votre vie privée est-elle mise entre parenthèses ?

De nombreux entrepreneurs travaillent plus de 70 heures par semaine. En soi, rien de mal à cela. Sauf si votre qualité de vie en pâtit. Votre plaisir au travail diminue ? La qualité de votre travail est en baisse ? Votre famille se plaint que vous n’êtes jamais là ? Votre dernière soirée au restaurant remonte à une éternité ? Il est peut-être temps de recruter votre premier travailleur.

 

7. Savez-vous déléguer ?

En d’autres termes : êtes-vous un bon employeur ? Dans ce cas, vous êtes capable de confier certaines tâches à d’autres, de leur faire confiance et de leur donner une liberté suffisante. Êtes-vous un excellent employeur ? Si oui, vous engagerez des travailleurs qui sont meilleurs que vous.

Engager du personnel est une étape importante.

Vous passez en effet du statut d’indépendant à celui d’employeur. Une vraie avancée que vous devez envisager avec prudence. Une analyse des coûts et des avantages est indispensable.

Avez-vous les reins assez solides pour engager un travailleur ?

Après de nombreuses nuits passées à cogiter, vous avez finalement pris la décision : vous allez engager un travailleur. L’étape suivante consiste à évaluer les coûts et les avantages. C’est le travail de votre comptable. Appelez-le et posez-vous ensemble les questions suivantes.

 

Recherchez-vous une solution temporaire ou permanente ?

Avez-vous besoin de quelqu’un à temps plein ou à temps partiel ? Ou le contrat « zéro heure » est-il une option pour vous ?

 

Quelle rémunération pouvez-vous offrir à votre travailleur ?

Le coût de revient d’un travailleur à temps plein est facile à calculer avec la formule suivante : le salaire net que vous voulez offrir x 2 = les coûts salariaux totaux de votre collaborateur.

 

Quel chiffre d’affaires supplémentaire votre travailleur générera-t-il ?

Votre marge bénéficiaire déterminera en effet le type de collaboration possible, et donc le contrat. Pensez-y : les impôts que vous et votre travailleur payez sur le salaire dépendent aussi de votre secteur. Chaque entreprise fait partie d’une « commission paritaire » qui a un impact sur les conditions de salaire et de travail.


Que ce soit pour un emploi à durée indéterminée ou un emploi flexible, tous les chemins mènent à Rome.

Nombreuses sont d’ailleurs les légendes urbaines sur le recrutement de personnel. « Vous êtes irrémédiablement enchaîné à votre nouvelle recrue » en est une. « Les coûts crèvent le plafond » en est une autre. En vérité, vous avez de nombreuses possibilités parmi lesquelles il ne vous reste qu’à faire votre choix.


Sous contrat

Vous pouvez recruter un travailleur avec un contrat à durée déterminée ou indéterminée. Choisissez la première option si le tsunami de travail auquel vous êtes confronté est seulement temporaire. Faites toutefois attention, car mettre fin anticipativement à un contrat à durée déterminée est un parcours semé d’embûches.

 

Votre partenaire peut vous aider dans le cadre de votre entreprise personne physique sous le statut de conjoint aidant. La seule condition est qu’il/elle ne peut pas percevoir d’autres revenus. Vous payez alors des cotisations sociales pour votre partenaire, ce qui lui permet de se constituer une pension et de bénéficier de tous les autres droits sociaux.

 

Si vous avez du mal à trouver un candidat pour une fonction, vous pouvez proposer à un demandeur d’emploi (en Wallonie) un Plan Formation-Insertion. Bon à prendre : vous ne payez qu’une indemnité forfaitaire en guise de salaire. Après la formation (qui dure de 4 à 26 semaines), vous recrutez le demandeur d’emploi pour une durée au moins équivalente. L’avantage est qu’il connaît désormais votre entreprise comme sa poche.

 

Même les pensionnés peuvent constituer une main-d’œuvre précieuse et abordable. Il s’agit souvent de personnes motivées et expérimentées qui souhaitent arrondir leurs fins de mois. Bien entendu, vous ne pouvez pas attendre d’eux qu’ils escaladent un pylône haute tension ou qu’ils portent des sacs de ciment sur une échelle.


Des pistes flexibles

Se faire aider par d’autres entrepreneurs

Vous recherchez une expertise très spécifique, mais vous n’en avez pas besoin en permanence ? Faire appel à un autre indépendant est une option. Veillez à rédiger un contrat entre indépendants, mentionnant noir sur blanc en quoi consiste votre collaboration, ainsi que les tarifs associés. Vous évitez alors que cela soit considéré comme un travail de faux indépendant. Découvrez ici la manière d’éviter ce piège.

 

Les freelances sont des experts qui travaillent comme indépendants. On les rencontre souvent dans des domaines comme le marketing, la vente, l’informatique ou d’autres secteurs de la consultance. Le freelance s’engage à fournir une prestation pour laquelle vous le rémunérez à l’heure ou à la journée. Il n’y a donc pas de contrat de travail.

 

L’outsourcing (ou externalisation) consiste à confier certaines tâches ou certains projets à un prestataire de services externe. Cette méthode est souvent utilisée pour la surveillance, le nettoyage, la gestion du parc automobile, l’administration des salaires et le marketing.


Invitez l’expérience en interne

Avec un intérimaire, vous pouvez compter sur un renfort rapide. De plus, vous ne devez pas investir de temps dans la sélection. Seul inconvénient : les coûts sont plus élevés, car l’agence d’intérim doit également manger.

 

Dans l’horeca et le commerce de détail, vous pouvez avoir recours au flexi-job : une forme d’emploi permettant à des travailleurs occupés auprès d’un autre employeur de bénéficier de revenus complémentaires. Il en existe deux types : le flexi-job travailleur et le flexi-job intérimaire. Grâce à ce statut, vous pouvez bénéficier de renforts flexibles en tant qu’exploitant horeca ou patron d’un magasin. Le système est même accessible aux pensionnés. Les flexi-jobs sont possibles dans les commissions paritaires 118.03, 119, 201, 202, 202.01, 302, 311, 312 et 314. 

 

Vous pouvez aussi faire face aux pics d’activités en faisant appel à des travailleurs temporaires. Vous travaillez alors avec un contrat d’une durée définie au préalable. Règle d’or : votre travailleur temporaire est un bon moyen de savoir si vous avez besoin de quelqu’un à plus long terme.


La solution estudiantine

L’étudiant est une option bon marché, car vous payez moins de cotisations sociales. Hélas, cet avantage ne vaut que pour 475 heures par an. Pour tout savoir à ce sujet, lisez le dossier PME Travail étudiant. Vous avez vous-même été étudiant ? Dans ce cas, pas besoin de vous rappeler que la vie d’étudiant ne se résume pas au travail. Il y a aussi des examens, un mémoire et – surtout – beaucoup de fêtes. Et on le constate, hélas, à l’éthique de travail de certains étudiants.

 

Le choix le moins cher est le stagiaire : un étudiant qui veut découvrir le monde du travail et dont les études correspondent à votre activité. Avantage : vous recevez de l’aide facilement, généralement sans débourser le moindre centime. Inconvénient : le bon marché peut parfois coûter cher. Vous investissez du temps et de l’énergie dans l’accompagnement du stage. Pour trouver des stagiaires, vous devez faire la promotion de votre entreprise dans les écoles. De plus, vous ne savez jamais à qui vous aurez affaire.

 

Dans le cadre de la formation en alternance, les cours à l’école sont combinés à un apprentissage professionnel sur le terrain. Pendant un stage rémunéré, vous préparez un jeune au monde du travail. Autre initiative similaire : la convention d’immersion professionnelle.

 

L’élargissement de vos forces en interne est également possible via des contrats d’apprentissage. Des jeunes de 15 à 18 ans peuvent ainsi acquérir de l’expérience durant leur formation, souvent en tant que boulangers, garagistes ou coiffeurs. Bien entendu, le salaire versé à l’apprenti est moins élevé que pour un travailleur classique. Cela vous semble intéressant ? Demandez d’abord votre agrément.


Prêt pour le grand saut ?

Découvrez ici comment engager votre premier travailleur. 

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