Portrait de Mariana Mkrtchian, coiffeuse indépendante chez Salon Subliem Infobulle de l'image : Mariana Mkrtchian Coiffeuse Affiliée depuis 2007
Portrait de Mariana Mkrtchian, coiffeuse indépendante chez Salon Subliem Infobulle de l'image : Mariana Mkrtchian Coiffeuse Affiliée depuis 2007

Mariana, coiffeuse : « Croyez en vous, même si personne d’autre ne le fait »

En 2007, Mariana Mkrtchian a ouvert son propre salon de coiffure à Tongres, sans clientèle ni expérience entrepreneuriale. Ce qu’elle avait ? La passion pour son métier et la détermination de lancer son salon de coiffure. Aujourd’hui, elle gère le Salon Subliem avec un agenda bien chargé et donne des formations à ses collègues coiffeurs. 

Ne perdez pas de temps

« À 17 ans, j’ai fui l’Arménie pour rejoindre la Belgique avec ma famille. Après mes études, j’ai obtenu un diplôme de gestion d’entreprise et j’ai travaillé pendant cinq ans en tant que salariée dans différents salons de coiffure, autant dans de grandes chaînes que chez de petits indépendants. Mais honnêtement ? Je ne pouvais jamais vraiment travailler comme j’avais envie. L’accent était trop mis sur la rapidité et les ventes, et pas assez sur l’humain derrière le client. Cela ne correspondait tout simplement pas à mes valeurs. »

« Lorsque mon dernier employeur a fermé ses portes, je me suis dit : ‘je vais me lancer à mon compte’. Le lendemain, je coupais des cheveux dans ma cuisine. J’avais entre-temps appris le métier, mais être entrepreneure, c’était complètement nouveau pour moi. Je ne savais pas comment fixer mes prix, je ne connaissais pas la législation et ne savais pas comment gérer une entreprise dans la pratique. Mais je me sentais à ma place. » 

J’ai lancé mon entreprise avec mon seul diplôme de gestion de base en poche. La planification, le concept, les études de marché… Tout cela a été un défi. 

Mariana Mkrtchian Coiffeuse

Les clients sont venus d’eux-mêmes

« Je n’avais pas de grand réseau ou de famille à proximité, alors j’ai tout commencé de zéro. Mais ce qui est fou, c’est que mon agenda a été rempli dès le premier jour. Les clients de mon ancien employeur m’ont tout simplement suivie et, grâce au bouche-à-oreille, mon entreprise s’est développée d’elle-même. Je pense que les gens se sont sentis bien accueillis. »

« Pour moi, le service ne s’arrête pas une fois le rendez-vous terminé, car j’accorde beaucoup d’importance au feed-back ultérieur. Par exemple, quand je crée un nouveau look, je contacte mes clients deux semaines plus tard pour savoir si cela leur plaît. Les Belges sont souvent trop discrets que pour dire ce qu’ils pensent vraiment, alors je prends moi-même l’initiative. Je consacre volontairement une heure chaque semaine à ces appels. » 

Où trouver des clients ?

Mariana a pu compter sur un agenda rempli dès le premier jour, mais tout le monde n’a pas cette chance. Comment faire dans ce cas ? 

Abandonner ce qui ne fonctionne pas

« Entreprendre, ce n’est pas toujours un trajet linéaire. Vos ambitions et vos objectifs changent. C’est ainsi qu’après quelques années, j’ai senti qu’il était temps d’adapter mon concept. J’ai supprimé de mon offre ce qui ne me procurait plus d’énergie, comme les hommes, les enfants et les chignons. Pas parce que ces clients n’étaient pas agréables, mais le travail ne me convenait tout simplement pas. Cela a créé un peu d’incertitude, car ma clientèle a diminué au cours des premiers mois qui ont suivi cette décision. Mais maintenant, j’ai de nouveaux clients qui me conviennent mieux. » 

Dans une petite entreprise, on doit faire avec ce que l’on a. Cela signifie aussi qu’il faut gérer le planning, le personnel et les services de manière créative.

Mariana Mkrtchian Coiffeuse

« La crise du coronavirus a également été un tournant important pour moi. Avant la pandémie, je travaillais facilement 80 heures par semaine, mais pendant la covid, j’avais soudainement 24 heures libres par jour. Heureusement, je n’ai pas eu à m’inquiéter du volet financier grâce aux indemnités que j’ai reçues. Cela m’a permis de réfléchir à mon avenir. Depuis, je travaille moins, je prends le temps de travailler en coulisse à un programme de formation pour les apprentis coiffeurs, j’ai modifié mes prix et j’ai changé d’immeuble. Tabula rasa ! » 

En tant que starter, pouvez-vous avoir un coup de pouce financier supplémentaire ?

L’envie de lancer une entreprise est bien présente, mais les fonds font encore défaut. En tant qu’entrepreneur.e débutant.e, vous pouvez compter sur des aides supplémentaires telles que des primes, différents types de prêts, des réductions, etc. 

« Pendant la crise, j’ai aussi creusé du côté des ventes. J’ai commencé à vendre des produits en ligne et à proposer des entretiens de conseil. Le but n’était pas d’engranger des gains directs, mais surtout d’atteindre les clients d’une nouvelle manière et d’affiner mes compétences d’entrepreneure. » 

Par quelle voie vendez-vous votre produit ?

Le magasin physique n’est de loin plus le seul canal de vente. Il y a de nombreux autres canaux par lesquels vous pouvez atteindre facilement un large public. Mais comment procéder ?

De la solitude à un réseau

« La communauté de la beauté en Belgique n’est pas tellement grande. Il est donc compliqué de s’y construire un réseau. Surtout à mes débuts, j’étais vraiment toute seule. Pourtant, au fil des ans, j’ai réussi à me créer un réseau. Je peux ainsi toujours compter sur deux amies entrepreneures et, suite à la formation de coiffeur que je donne, j’ai établi de nombreux liens avec d’autres collègues coiffeurs. Si je n’ai pas d’expérience pour quelque chose, je peux me tourner vers eux. »

« Mon comptable est également un soutien important. Bien que j’effectue 80 % de ma comptabilité moi-même, je m’assure d’avoir un partenaire fiable qui me complète et me dit toujours honnêtement ce qu’il en est. Mais quand je vois qu’une autre entreprise se porte bien, j’ose me renseigner pour savoir qui est son comptable. » 

Comment trouver le bon comptable ?

Avoir le bon comptable à ses côtés, cela vaut de l’or. Il ne se contente pas de réfléchir à vos finances, il vous épargne également beaucoup de travail administratif. 

Rêver, oser, agir

« Aujourd’hui, je sens que j’évolue avec beaucoup plus d’assurance dans mon entrepreneuriat qu’auparavant. Mon entreprise tourne bien, je donne des formations et je rêve d’avoir ma propre école de coiffure. Peut-être même un jour avoir plusieurs salons, chacun avec sa propre spécialité – un pour les enfants, un pour les hommes… »

« Ce que je voudrais dire aux starters ? Ne foncez pas tête baissée. Réfléchissez d’abord bien à la vie que vous voulez mener. Quelle est votre vie de rêve ? Et ensuite, seulement, demandez-vous : comment développer une entreprise dans ce domaine ? Ne laissez jamais l’argent vous motiver. Faites uniquement ce que vous aimez vraiment, demandez de l’aide et acceptez-la. » 

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