Maxime, entrepreneur sportif : « Osez vous lancer, même quand tout semble incertain »

Reprendre plutôt que créer  

En 2021, Maxime Wilen reprend une salle de CrossFit à Fléron, près de Liège, en pleine crise sanitaire. Un pari risqué ? « C’était peut-être un peu suicidaire… mais l’opportunité était trop belle », sourit-il.  

Passionné de sport, il est alors simple adhérent. Plutôt que de créer une salle de toutes pièces, il choisit de relancer une structure existante : « C’était plus rapide, plus accessible financièrement, et CrossFit Ember 2 était à deux pas de chez moi. Il y avait déjà un peu de matériel et une infrastructure. Je pouvais donc me concentrer sur le développement. » 

Le CrossFit, c’est quoi ? 

Le CrossFit est une méthode d’entraînement physique complète qui combine travail cardiovasculaire, mouvements de gymnastique et déplacement de charges. Son objectif ? Développer toutes les capacités physiques grâce à des mouvements fonctionnels, utiles dans la vie quotidienne comme dans d’autres disciplines sportives.

Tout était à relancer

À l’époque, la salle ne compte qu’une cinquantaine de membres et tourne au ralenti. Le potentiel est là, mais tout reste à redynamiser. « Il fallait lui redonner une âme, une direction, une énergie. »

Maxime n’est alors ni gestionnaire diplômé, ni coach certifié. Il est salarié dans la construction, avec une vraie envie d’entreprendre. Pour se lancer, il suit une formation en gestion, décroche sa certification CrossFit, et s’appuie sur Step Entreprendre pour tester son projet en toute sécurité, sans perdre ses droits sociaux. « Ce n’est pas le diplôme qui fait la différence, mais la capacité à s’entourer et à se former rapidement. » 

Un duo à la ville comme au travail

Aujourd’hui, Maxime ne porte plus ce projet seul : il forme un duo avec sa compagne, Lily. Elle gère la communication, lui s’occupe de la partie opérationnelle. « On est très complémentaires, et ça fonctionne. »

Leur proximité avec la salle, désormais renommée CrossFit Workzone, est totale : « On vit toujours dans l’appartement juste au-dessus. Pas idéal pour l’équilibre personnel, mais très utile. » Ce quotidien partagé avec les membres renforceé le lien : « Les gens nous voient, nous parlent. On vit le club avec eux.  Ici, ce n’est pas une salle anonyme. C’est une vraie communauté. On connaît les prénoms, on organise des événements, on partage. » 

Du sport, mais surtout une communauté

Chez CrossFit Workzone, chaque séance est encadrée par un coach indépendant diplômé. Ici, pas de parc de machines impersonnelles, pas d’entraînement laissé au hasard. Le cœur du projet, c’est l’accompagnement : un coaching personnalisé, une progression encadrée, et un lien humain fort. « Nos membres ne viennent pas juste pour transpirer. Ils cherchent du cadre, du lien, des résultats. »

Le public est très diversifié : enfants dès 5 ans, adultes, seniors. « Aujourd’hui, on approche des 300 membres. On accueille tout le monde, sans distinction. » Pour préserver cet esprit, Maxime veille à s’entourer d’une équipe fidèle à ses valeurs : « Nos coachs sont nos ambassadeurs. Chacun garde sa personnalité, tout en partageant notre vision. » 

Croître sans perdre son âme

Dès la reprise de CrossFit Workzone, tout est repensé : nom, visuel, rénovation, planning. Avec Lily, Maxime veut créer un lieu à leur image. Un cap important : la création d’un club d’haltérophilie officiel. « On ne voulait pas être une salle comme les autres. On voulait créer un lieu à notre image, avec une vraie personnalité, où chacun peut se dépasser. »

Et le développement continue : « Chaque mois, on améliore quelque chose. Les membres voient qu’on avance. » Et Maxime tire aussi parti de son passé dans le bâtiment : « J’ai fait beaucoup moi-même pour éviter de trop dépenser. » 

Apprendre à déléguer

Très vite, Maxime comprend qu’il ne peut pas tout faire seul :« J’ai sous-estimé l’infinité des tâches à accomplir. » Il apprend à déléguer, à faire confiance, à avancer étape par étape. Son entourage joue un rôle crucial : Lily, bien sûr, mais aussi la communauté du club (pleine de talents variés), et les coachs. « Dans notre club, on trouve des ingénieurs, des graphistes, des soudeurs… On se rend service. C’est une vraie force collective. »

Maxime peut aussi compter sur des partenaires solides, comme Xerius, qui joue un rôle central : « Dès mes premiers pas comme indépendant, ils ont été disponibles, clairs, à l’écoute. Je ne me suis jamais senti comme un numéro. » C’est aussi grâce à eux qu’il rencontre son comptable, Nicolas Lepot, de LPF Consult : « Il ne fait pas que de la compta. Il m’aide à structurer mes projets. » Et lorsqu’il a fallu clôturer une ASBL, Xerius a tout pris en main : « Un gain de temps énorme. » 

Une vision claire, ancrée et humaine

Aujourd’hui, Maxime continue d’avancer. Avec Lily, il incarne un entrepreneuriat sincère, lucide et résolument humain. « La surcharge mentale, les imprévus, les décisions à prendre tous les jours… il faut l’accepter. Et avancer. »

Son équilibre personnel ? Le sport : « Être actif me permet de tenir dans la durée. Je fais un peu chaque jour, je progresse constamment. » Et demain ? Une zone spécifique pour les sports de force, du matériel ciblé, plus de spécialisation. Mais toujours la même priorité : faire en sorte que chaque membre de CrossFit Workzone se sente bien et progresse à son rythme.

Un conseil pour les (futurs) entrepreneurs ? « Croyez-y. Soyez patients. Et lucides. Si vous êtes bons dans ce que vous faites, les clients viendront. » Il insiste sur l’importance de rester fidèle à ses valeurs et de progresser pas à pas, sans brûler les étapes : « Il faut apprendre à encaisser, à se relever, à s’adapter. Et surtout, à garder du plaisir dans ce qu’on fait. C’est ça qui tient debout, même dans les tempêtes. »