Quels sont les coûts liés à mon activité d'indépendant à titre complémentaire ?
Les règles des cotisations sociales à titre complémentaire
Même si vous conservez votre statut de salarié, votre activité indépendante complémentaire vous oblige à vous affilier à une caisse d’assurances sociales. Cette affiliation est toujours gratuite. En revanche, vous devez quand même payer des cotisations sociales chaque trimestre, calculées sur base de votre revenu net imposable.
Si vos revenus annuels nets imposables sont inférieurs à 1 881,76 €, vous ne devez rien payer. Vous pouvez même demander directement une dispense. Vous êtes sûr que vos revenus resteront sous ce seuil ? La dispense vous évite toute avance inutile. Vous avez un doute ? Optez pour la cotisation minimale (99,38 € par trimestre). Cela vous protège contre d’éventuelles amendes si vos revenus dépassent finalement la limite.
Dès que vos revenus dépassent 1 881,76 € nets imposables sur l’année, vos cotisations sont proportionnelles : 20,5 % de votre revenu net imposable (c’est-à-dire votre chiffre d’affaires moins vos frais professionnels).
Exemple 1 : Vous gagnez 1 500 € nets imposables sur l’année. Vous n’avez donc aucune cotisation à payer.
Exemple 2 : Vous gagnez 5 000 € nets imposables sur l’année. Vos cotisations annuelles s’élèveront à 1 025 €, soit environ 256 € par trimestre.
TVA et obligations administratives
Dans la plupart des cas, démarrer une activité indépendante, qu’elle soit principale ou complémentaire, nécessite d’activer un numéro de TVA. Cette activation se fait à partir de votre numéro d’entreprise, obtenu en ligne via le guichet d’entreprises Xerius.
La TVA n’a rien à voir avec le montant de vos revenus : que votre chiffre d’affaires soit élevé ou modeste, si votre activité est soumise à la TVA, vous devez la facturer à vos clients et la reverser à l’État.
Par exemple, si vous vendez des bijoux homemade pour 800 € par an, vous devez tout de même activer votre numéro de TVA.
C’est la même histoire si vous êtes coach sportif et que vous réalisez 12 000 € de chiffre d’affaires. Votre numéro de TVA doit être actif et vous devrez déclarer et reverser la TVA collectée.
Toutefois, si votre chiffre d’affaires annuel reste en dessous de 25 000 €, vous pouvez demander le régime de franchise : vous ne facturez pas la TVA à vos clients, mais vous ne pouvez pas non plus la récupérer sur vos achats professionnels. C’est un choix à évaluer avec un comptable, car cela simplifie vos obligations administratives, mais peut limiter vos récupérations de frais.
Fiscalité : ce que change (ou pas) le statut complémentaire
En tant qu’indépendant à titre complémentaire, vous déclarez vos revenus professionnels dans la même déclaration d’impôt que vos revenus de salarié. Il n’existe pas de régime fiscal séparé : vos deux sources de revenus sont additionnées pour calculer l’impôt final.
Le cumul de vos revenus peut vous faire passer dans une tranche d’imposition plus élevée. Même avec une activité complémentaire, il est donc conseillé d’anticiper le montant à payer pour éviter les mauvaises surprises. Un acompte volontaire ou un précompte adapté peut aider à lisser la charge fiscale.
Voici quelques exemples pour illustrer notre explication :
- Vous gagnez 28 000 € nets/an comme salarié et 5 000 € nets via votre activité complémentaire : votre revenu imposable grimpe à 33 000 €. Si vous étiez juste sous un palier fiscal, vous pouvez basculer sur la tranche suivante, augmentant le taux appliqué à la partie supérieure de vos revenus.
- Vous anticipez un revenu complémentaire d’environ 10 000 € sur l’année : verser des acomptes trimestriels (par exemple 1 000 € chaque trimestre) vous évite une facture salée en une seule fois au moment du décompte final.
- Vous créez une société pour votre activité complémentaire : vous payez l’impôt des sociétés (20 ou 25 % selon le bénéfice) sur le résultat net, mais vous serez également imposé sur les rémunérations ou dividendes que vous vous versez personnellement.
Ce n’est pas un secret de polichinelle d’affirmer que la plupart des indépendants complémentaires optent pour l’entreprise individuelle, où l’impôt est calculé sur le revenu net imposable.
Le statut juridique de société est moins prisé pour les personnes voulant se lancer. Dans ce cas, c’est l’impôt des sociétés qui s’applique, et vos revenus personnels dépendent des rémunérations ou dividendes que vous vous versez. Le choix de la structure peut donc influencer à la fois vos impôts et vos cotisations sociales.
Assurances à envisager, même avec le statut complémentaire
Une assurance responsabilité civile professionnelle vous protège si un client ou un tiers subit un dommage lié à votre activité. Si vous manipulez du matériel ou donnez des conseils, cette couverture est souvent indispensable. Prenons le cas d’un photographe freelance : un appareil photo qui vous échappe des mains lors d’un shooting se casse et vous perdez votre principal outil de travail. Une assurance permet de couvrir les frais de remplacement.
Une assurance revenu garanti peut aussi sécuriser vos finances : en cas de maladie ou d’accident, elle compense la perte de vos revenus indépendants.
Dans la même catégorie, une couverture santé complémentaire et une assurance hospitalisation peuvent compléter les remboursements de la mutuelle. Ces protections ne sont pas obligatoires, mais elles vous évitent bien des tracas si la situation se complique.